Le Ministère de l’Agriculture vient de publier une liste des plantes mellifères  Ce document est très utile,  détaillant leur  potentiel mellifère et pollinifère, mais nécessite cependant des précisions.

Liste

         En effet , l’approche de cette liste doit ternir compte des spécificités regionales et des périodes de vulnérabilité de nos abeilles. Nos colonies sont en difficulté,  plus particulièrement,  à la fin de la miellée de printemps,  soit du 15 Mai au 15 Juin et en Aout.  Il y a, à ce moment là, une diminution de la ponte voire un un blocage de ponte par diminution du substrat ambient. Cela  affaiblit considérablement pendant plusieurs semaines la colonie. Pour qu’elle retrouve un niveau d’activité suffisant, il faut ensuite plusieurs semaines. Il est essentiel  d’avoir une continuité florale, au cours de  la saison avec, au moins, six espèces de plantes ou arbustes . Nous n’avons souvent, en fin de printemps, aucune fleur visible . Il est désolant, à cette époque, de faire parfois des kilomètres sans apercevoir une nourriture suffisante pour nos abeilles.

         La sélection  doit donc tenir compte de ces périodes critiques. En effet, l’abeille dans son jabot, contient six types de bacteries à acide lactique, permettant de transformer le nectar ou le miellat en miel . Un nombre suffisant de plantes est nécessaire pour permettre de maintenir ce polymorphisme bactérien et garantir la  vitalité de la colonie.

         Dans notre région de l’Ouest, nous devons tenir de ces spécificités.

         Ainsi, en février, deux arbres  sont intéressants, car précoces. Le noisetier l’est  pour son pollen et il est très sensible aux pesticides. S’il est présent, c’est que le terroir a une pression en pesticides faible. Le saule marsault, occupant des zones humides, fournit à la fois du nectar et du pollen. ( photo saule marsault)

         Fin mai mai, nous avons besoin pour les arbres, de cytises, d’érables, de frenes. Pour les arbustes  sont utiles, les agrumes, les ajoncs, les chèvrefeuilles, les cotonéasters,les framboisiers, mures, le houx, le laurier cerise, les myrtille, le tamaris,  le thym, le troene, la vigne vierge. Pour les plantes, doivent être privilégiées pour cette période, le bleuet, la bourrache, les mélilots, la moutarde blanche et celle des champs, le coquelicot, la phacélie, le trèble blanc. Celui-ci est d’autant plus intéressant, qu’il peut se regénerer dans la saison si des pluies apparaissent. Photos trèble blanc, phacelie, platanes

         En aout, sont utiles pour les arbustes, la callune, les cotonéasters, le lierre, le viorne, les framboisiers, mures, le lottier, la luzerne, les menthes, la viperine commune, le trèfle blanc. La aussi, le trèfle blanc prend toute sa place ainsi que la luzerne (photo luzerne en fleurs)

Il est plus que souhaitable, d’utiliser des plantes réputées locales et également rustiques permettant d’affronter les périodes de canicule

         Le changement climatique justifie de s’intégrer dans l’agroforesterie. Les bandes entre les arbres peuvent très bien être converties en bandes mellifères. Les fleurs dans ces espaces plus ombragés ne peuvent qu’aller mieux pendant les périodes de canicule.

         En zone périurbaine , les territoires agricoles sont sacrifiés et parfois transformés en friches. Il serait très utile à l’apiculture que ces surfaces inexploitées soient orientées  vers des jachères à usage apicole L’implantation doit y être réfléchie. Il est également important que ce couvert soit pérenne.      Actuellement, trop de surfaces agricoles ou en zone périurbaine se résument à des paillassons verts qui pourraient ainsi être réutilisées. L’apiculture n’a pas besoin de surfaces importantes mais plutôt d’une flore orientée vers l’apiculture

         Cette liste, publiée par le ministère,  est utile et doit servir de base de reflexion pour réorienter des parcelles, qui doivent être indemnes de pesticides,  devenant ainsi utiles à l’apiculture. Nos reflexions doivent poursuivre en ce sens, cette liste n’étant qu’une piste de travail.

Consultez la liste des plantes attractives pour les abeilles – Plantes nectarifères et pollinifères à semer et à planter Source FranceAgriMer