Nous avons choisi une question écrite parmi les très nombreuses posées au Ministre de l’Agriculture. Elle résume parfaitement et en termes simples le problème non seulement posé aux apiculteurs mais plus largement aux humains et à l’environnement (voir éditorial).

« Olivier JARDE interroge M. le Ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et l’aménagement du territoire sur l’autorisation du « Cruiser OSR » délivrée le 3 juin 2011, pour le traitement des semences de crucifères oléagineuses telles que le colza. Cet insecticide systémique utilisé en enrobage de semences est composé de trois substances actives, thiaméthoxam (insecticide), fludioxonil et metalaxyl-M (fongicides), d’une extrême toxicité pour les abeilles. Il a été évalué par l’ANSES le 15 octobre 2010 selon une méthode déclarée illégale par le Conseil d’Etat le 16 février 2011, lors de l’annulation des autorisations du Cruiser précédemment délivrées en 2008 et 2009. Le rapporteur public au Conseil d’Etat a déjà demandé l’annulation d’une autre autorisation du Cruiser délivrée en 2010. Cette évaluation non conforme aux exigences légales ne prend pas en compte les conséquences, pour le cheptel apicole, d’une synergie des substances actives entre elles. L’utilisation du Cruiser OSR sur le colza est une source majeure d’inquiétude pour l’avenir du cheptel agricole français car cette plante très visitée par les abeilles est essentielle en début de saison où elle permet aux colonies de se rétablir après la période hivernale. Plusieurs Etats producteurs de miel ont d’ores et déjà retiré du marché les produits à base de thiaméthoxam et en dernier lieu la Slovénie en avril 2011. Au vu de ces éléments, il souhaite savoir si le gouvernement compte abroger l’autorisation du Cruiser OSR qu’il vient de donner sur le colza, ainsi que le lui ont demandé les organisations professionnelles nationales de l’apiculture française. »

Les démarches concourantes du monde apicole influenceront-elles dans le bon sens la remise en question de cette autorisation inattendue mais prévisible ?
Faudra-t-il comme le S.N.A. l’envisage plusieurs démarches au plus haut niveau de la jurisprudence, tenter de faire valoir le juste point de vue des apiculteurs et de tous les défenseurs de la santé et de l’environnement. La sagesse et le principe de précaution seront-ils finalement gagnants ? Les jours prochains devraient nous apporter une réponse.Mais il faut savoir : Les semis de colza se feront dès après la récolte des céréales en août surtout si les sols reçoivent un peu d’eau Les semences traitées sont déjà pour la plupart dans les coopératives ou chez l’agriculteur Mais il faut savoir aussi : Le surcoût serait d’environ 30 euros l’hectare Les semences non traitées existent tLes agriculteurs peuvent aussi disposer de leur propre semence.