Le dispositif des certificats d’économie des produits phytosanitaires (CEPP) sera lancé le 1er juillet 2016 pour une durée de cinq ans selon l’ordonnance publiée le 8 octobre au Journal officiel Les vendeurs de pesticides pour des utilisations professionnelles en métropole – que vous nommez les « obligés » – vont devoir mettre en place des actions, de la communication ?, pour encourager la non-utilisation de ces produits. Chaque vendeur se verra notifier des obligations de réalisation compte tenu des quantités de produits qu’il a précédemment déclarées dans le cadre de la redevance pour pollution diffuse. Sachez que pour nous, communiquer n’est pas synonyme de réduire. Selon nous, la prescription joue un rôle clé dans la décision des agriculteurs qui font souvent une confiance « aveugle » à leur conseiller en termes d’utilisation des pesticides (à l’image de l’intoxication d’un cheptel apicole qui a eu lieu en région Centre ce printemps lié aux pratiques agricoles d’un voisin). Sans oublier que les conseils procurés sont découplés d’outils d’aide à la décision qui permettraient de mettre en place des conditions agro-environnementales permettant d’éviter certains traitements.
Le conseil « phyto » est majoritairement dispensé par les agents commerciaux des coopératives qui vendent les pesticides et sont donc intéressés non seulement à vendre davantage d’intrants mais aussi à collecter le plus possible. Voilà comment on maintient un système agricole loin des principes de l’agro-écologie. Pour réduire l’usage des pesticides, nous avons dénoncé ce système à de multiples reprises lors de réunion du Comité apicole, cette « double casquette » ne devrait exister. De même, le Syndicat national d’apiculture a proposé d’autres solutions pour une diminution conséquente et immédiate des produits phytosanitaires : mettre en avant les avantages des traitements par pulvérisation en fin de journée qui permettent de réduire de 30% les quantités de pesticides utilisées et la révision du décret« Mention abeilles » en y intégrant toutes les familles de pesticides.
Si les CEPP sont un pas en avant, il n’est sans doute pas assez grand et devrait être accompagné par d’autres mesures en vue d’une réelle diminution de l’utilisation des pesticides sur le territoire national.