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Bien que …

– pour le traitement des peupliers sources de propolis notamment, on sache très bien que le produit utilisé est dangereux pour les femmes enceintes, il continue d’être employé.
– l’interaction entre le parasite noséma et les pesticides cause un taux plus fort de mortalité et démontre aussi un potentiel d’affaiblissement des colonies, on feint de l’ignorer.
– les anomalies liées à l’AMM Cruiser, notamment les notions de risques acceptables, de dangerosité du produit (c’est écrit), de précaution à prendre avec les poussières, de synergie entre fongicides et insecticides, l’AMM a tout de même été autorisée alors que depuis trois ans pour un produit semblable, le Conseil d’Etat a remis en cause la décision du Ministre de l’Agriculture.
– le silence se fasse sur l’importance des cultures colza Cruiser, on parle de 40 % en Seine-Maritime, peut-être 8 à 10 % en Alsace, là encore le monde agricole reste muet.
Ce n’est pas la mesurette envisagée d’une augmentation de la TVA sur les phytosanitaires, essentiellement pour trouver l’argent manquant à l’Etat qui va ralentir la consommation. En effet le système fiscal permet aux utilisateurs de récupérer la plupart du temps cette taxe….
Alors que nous reste-t-il ? Nous organiser nous aussi, conduire des recherches, des expériences, des analyses, mais ce n’est pas pour autant que l’Administration voudra bien considérer qu’elle doit remettre en cause ses autorisations, tout au plus nous la verrons solliciter les fabricants pour qu’il présente de nouvelles études. Ce n’est pas non plus en organisant successivement à intervalles réguliers des manifestations parfois interdites ou dites spontanées, regroupant au maximum 80 à 100 personnes, mais la plupart du temps entre 20 et 40 qui donnera du poids à nos revendications. Souvenons-nous des grandes manifestations à Bruxelles, à Paris devant le Ministère avec des milliers de pétitions, devant l’usine fabriquant à l’époque certains pesticides. L’ensemble des acteurs apicoles était concerné, l’ensemble participait et nous avions entre 800 et 2000 défenseurs de l’abeille et de son environnement. Nous étions alors reçus, nous pouvions exprimer au plus haut niveau nos doléances. Mais au fait, qui finançait en grande partie ces cars affrétés dans les départements ? Qui prenait en charge la manifestation à Paris notamment en recueillant les autorisations nécessaires ? Qui mettait à disposition gratuitement des cars au départ de Paris comme ailleurs pour rejoindre Bruxelles ou l’usine de production de phytos ? Pour l’essentiel et presque toujours le S.N.A. sans distinction d’appartenance.
Alors aujourd’hui, il ne faut pas s’étonner lorsqu’on nous ignore, si certaines prestations dans la rue frôlent le ridicule.
APIMONDIA sera le grand absent de nos colonnes pour quelque temps encore. Nous n’y étions pas.Ignorés à la précédente session de Montpellier, dans l’impossibilité de connaître notamment le budget définitif de ce précédent rassemblement, ignorés également pour la mise en place éventuelle d’un stand France comme nous le réclamons à chaque Apimondia, nous nous sommes contentés d’avoir quelques observateurs qui rendront compte prochainement.
Notre dernière démarche s’est faite au niveau des Députés qui brusquement découvrent qu’une Amicale des apiculteurs au sein de l’Assemblée Nationale serait peut-être une bonne chose. Mais dans le même temps au plus haut niveau, nos demandes concernant par exemple la lutte organisée contre Vespa Velutina restent lettres mortes. Pourtant un fait divers douloureux récent atteste tout de même que la préoccupation de la sécurité des hommes et des animaux face à ce prédateur devient une nécessité pour celles et ceux qui sont chargés de veiller à notre sécurité, à notre bien-être et au devenir de nos abeilles.
Pessimiste direz-vous ? Non, réaliste et avec une envie commune à faire partager nos inquiétudes avec le monde étranger à l’apiculture pour qu’enfin dans le respect des intérêts de tous, on puisse retrouver un environnement et une société tolérants et respectueux de l’autre !