Combattu souvent, battu parfois,abattu jamais ! *
Décembre, dans beaucoup de domaines, est le moment venu pour faire le bilan, jeter un coup d’oeil dans le rétroviseur et d’en tirer les enseignements pour mieux préparer l’avenir.
Cette année encore, les apiculteurs auront dû combattre des conditions climatiques des plus défavorables sur une grande partie du territoire et nous pensons tout particulièrement à nos collègues du sud-est de la France dont les colonies ont été confrontées à une sécheresse sans précédent.
Sans aucun doute, pour beaucoup d’apiculteurs, la saison apicole qui vient de s’achever avec un niveau de récolte insuffisant, accompagnée d’un marché du miel endormi, aurait de quoi nourrir un sentiment de déception, d’inquiétude et de faire jeter les armes à bon nombre.
Eh bien ! il n’en est rien, le succès des derniers évènements apicoles nous démontre le contraire :
– Un congrès apicole de la FNOSAD qui a connu un nombre de visiteurs et d’exposants record avec des conférences nourries.
– Des journées d’Études à l’ANERCEA qui ont affiché elles aussi « complet » et une belle vitalité dans les échanges !
– Une filière qui finit par se mobiliser pour sauver son institut technique.
– Les premières assemblées générales des syndicats départementaux qui remplissent les salles et qui alimentent des débats constructifs.
– L’affluence des sollicitations des apiculteurs auprès des préfectures ces dernières semaines afin que les services de l’État assument leurs responsabilités face à la progression du frelon asiatique sur notre territoire a été un succès. Soyez encore plus nombreux à les solliciter, par courrier de préférence et adressez la copie de leurs réponses au Syndicat National d’Apiculture. Nous avons besoin du plus grand nombre de ces retours, même négatifs, pour interpeller les ministères concernés et les obliger à prendre en considération la gestion de cette espèce invasive. Nous comptons sur vous.
Exaspération aussi chez certains États voisins européens qui envisagent de mener une action en justice contre l’État français, compte-tenu de sa totale passivité pour tenter d’enrayer cette invasion.
La nécessité d’augmenter les réservations de surfaces d’exposition prévues pour le premier congrès international apicole et d’apithérapie qui se déroulera à Rouen en octobre 2018 est aussi un signal fort de vitalité de la filière.
Autre signal d’encouragement que la décision du Tribunal de Nice de suspendre l’autorisation du Sulfoxaflor, suite à l’action de l’ONG Générations futures, que nous félicitons.
Les travaux des États généraux de l’alimentation touchent à leurs fins, et les conclusions de l’Atelier 11 ont largement retenu les propositions du Syndicat National d’Apiculture qui y siégeait et y représentait notre filière. Nous y reviendrons en détail en janvier.
Et après plus de deux années de réunions, d’espoirs et de déceptions, ce lundi 4 décembre, les représentants des syndicats apicoles sont parvenus à trouver un concensus pour la constitution d’une interprofession apicole, outil devenu aujourd’hui indispensable pour garantir le développement et la défense de notre filière.
Les apiculteurs ont eu souvent à combattre ces vingt dernières années mais jamais ils n’ont été abattus, cette année écoulée en est une fois encore la preuve.
Le moment est aussi venu de vous souhaiter au nom de toute l’équipe de l’Abeille de France et de celle du Syndicat National d’Apiculture ainsi que de son Conseil d’administration, de joyeuses fêtes de fin d’année !
* François Athanase de Charette (Lieutenant de vaisseau)