A quand le concret?
Frelon
Pour le Ministère de l’Ecologie, cet insecte est bien sûr un prédateur pour l’abeille mais aussi pour l’homme et les cultures. Le Ministre dans un communiqué a rappelé la nécessité que l’ensemble des services centraux et en région contribue à la lutte. Quant à inscrire ce frelon comme espèce nuisible au titre du code de l’environnement, c’était choisir un cadre juridique qui ne convenait pas et n’aurait pas apporté de solution attendue. Le Ministère travaille donc depuis plusieurs semaines à son éventuelle inscription au code rural et de la pêche maritime. Nous aurions alors la possibilité d’un plan de lutte collective comme par exemple la chrysomèle ou le campagnol. Toutefois, selon le communiqué de presse, l’impact du frelon à pattesjaunes portant sur l’abeille domestique, une modification législative du code rural est nécessaire pour permettre quelques actions.
Les choses sont claires: attendre, toujours attendre…
OGM Mon 810
Par voie de presse le 20 février, le Ministère de l’Agriculture a annoncé que les Autorités françaises ont saisi la Commission Européenne pour lui demander de suspendre l’autorisation de culture. Cette demande s’appuie sur les dernières études scientifiques qui montrent que cette culture présente des risques importants pour l’environnement (sol, eau). Rappelons que le Conseil d’Etat avait annulé le moratoire français pour des raisons de forme et de fond, le gouvernement n’ayant pas respecté la procédure, Dans l’argumentation présentée, on relève que les études en laboratoires et en champs passent sous silence les éventuels effets sublétaux, d’où cette demande de réévaluation complète et distincte du maïs. Pour étayer sa requête à la Commission, une consultation publique a été mise en place, les observations ont été recueillies avant le 6 mars. Malheureusement, nous n’avons pas été informés pour dispatcher éventuellement l’information dans les départements et la porter sur notre site. La demande étant transmise, le gouvernement français peut donc prendre une mesure conservatoire sans attendre l’avis du Comité. Voici en quelque sorte les brèves nouvelles dont nous disposons à travers les divers communiqués.
Ce que nous regrettons en revanche, c’est qu’un argument solide comme celui de la protection des abeilles n’ait pas été utilisé. Egalement regrettable, le fait que l’article 26 de la Directive relative à la dissémination volontaire d’OGM dans l’environnement permet de prendre des mesures nécessaires pour éviter précisément cette présence d’OGM dans d’autres produits.
Ces problèmes sont bien sûr à l’origine d’un certain nombre de débats qui ont lieu tant à Paris qu’à Bruxelles. br/>Les dernières réunions de la filière apicole ont été consacrées essentiellement aux comptes-rendus des activités et des dépenses effectuées dans le cadre de l’aide européenne. Une réflexion doit se continuer dans quelques semaines sur l’appel d’offres que préparent les autorités administratives. Un point fort, la varroase, pour lequel il nous faudrait des chercheurs autres que ceux qui depuis de nombreuses années émargent au budget communautaire. Voila maintenant 25 ans que nous connaissons ce parasite et aucune avancée significative en matière de traitement ne nous met à l’abri des conséquences de cet acarien sur nos colonies d’abeilles, La plupart des produits autorisés arrivent en fin de vie sur le plan de l’efficacité ou pour certains plus récents, montrent une efficacité relative suivant les situations géographiques.
Dans le même temps, la traditionnelle réunion du groupe de travail du COPA COGECA accueillait notre délégué. Sont venus à l’ordre du jour pour une réflexion commune, le verdissement de la PAC qui pose problème, le recensement européen concernant le cheptel avec toutes les craintes des apiculteurs et la pesanteur du système dans certains états membres.
Au sujet de la coexistence, la Commission ne peut qu’établir des lignes directrices, c’est aux états membres de les mettre en œuvre et sur le statut du MON 810, ce sont les juristes qui auront à se prononcer et cela devrait prendre au moins un an de discussions techniques.
En attendant, les états membres devront prendre en charge le financement de la contamination actuelle des miels par les OGM si cet état membre cultive des plantes OGM.
Concernant la limite maximum de résidus dans les miels, les apiculteurs et les conditionneurs doivent prendre une position commune afin d’éviter que le Codex qui reprend les analyses des LMR nous impose ses règles, A ce titre, sachez que le S.N,A, et l’Abeille de France sont régulièrement invités à partager les travaux du Codex mais que faute de moyens, ils ne peuvent se rendre dans toutes les réunions internationales qui traitent des denrées alimentaires dont le miel.
Nous voilà une fois de plus à l’énumération d’un certain nombre de situations pour lesquelles bien évidemment des décisions concrètes seraient les bienvenues.