C comme…
Changement de cap pour les Congrès nationaux qui avaient lieu tous les deux ans en alternance. Nous vous annonçons donc le premier congrès européen de l’apiculture qui, selon un document reçu est en même temps le XIXème Congrès National de l’Apiculture Française. Les organisateurs sont mentionnés et nous sommes relégués dans les diverses fédérations apicoles. Cette décision avait été prise à APIMONDIA en Argentine et relayée par une réunion de la Coordination européenne, mais l’information ne nous avait pas été communiquée. Nous vous invitons donc à participer comme nous le faisons tous les deux ans et à vous inscrire dès maintenant.
Vous serez d’autant plus nombreux que nous sommes dans un moment important de notre vie apicole. En effet, il semblerait qu’une évolution des comportements, une écoute plus réaliste au niveau des Ministères concernés nous permettent une avancée sur le problème fondamental des phytosanitaires. Nous aimerions simplement qu’elle se fasse en concertation avec tous les partenaires et non pas en opposition. Seulement les intérêts sont très divergents alors même qu’il s’agit du devenir de notre biodiversité, mais surtout de la santé des humains comme du monde animal.
Petit détour par les OGM et en particulier par les nouveaux étiquetages pour les produits bio ou sans OGM. L’eurofeuille, le logo européen destiné aux denrées alimentaires bio et l’affichage des différentes mentions « sans OGM » sont en vigueur depuis le 1er juillet. Cette date marque la fin de la période transitoire de deux ans pour la mise en conformité de l’étiquetage des produits issus de l’agriculture biologique. Celui-ci s’applique bien évidemment au miel. Dans cette perspective, nous vous proposons donc une lettre à remettre à votre syndicat ou association pour transmission au Préfet et demandant que nous soient précisées les cultures OGM dans chacun de nos départements.
Cruiser : Le Ministre l’avait annoncé, il a confirmé sa décision par un communiqué de presse du 29 juin. Le pesticide Cruiser OSR utilisé pour le colza et commercialisé par Syngenta est définitivement interdit en France, après la levée de l’autorisation de mise sur le marché.
Début juin, le Ministère avait indiqué qu’il était favorable à cette interdiction en relevant l’impact néfaste d’une molécule active de ce produit, le thiamétoxam, de la famille des néonicotinoïdes, l’une des trois substances actives du Cruiser. Les arguments opposés par la société lors de la procédure contradictoire n’ont pas remis en cause l’avis de l’ANSES et notre nouveau Ministre a notamment déclaré « Je confirme l’interdiction …. la procédure a été respectée ».
Ainsi donc, une mesure initiée par l’ancien Ministre, c’est-à-dire la saisie de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire dont l’avis du 31 mai n’excluait pas un effet potentiel de la matière active sur le comportement des abeilles, avis qui reposait sur l’étude des scientifiques de l’INRA parue fin mars prouvant l’effet sub-léthal de la substance ; tous ces éléments ont confirmé ce que les apiculteurs dénoncent depuis des années, le principe actif du produit contribue au déclin des colonies, même s’il n’est pas le seul.
Comme il fallait s’y attendre, la firme productrice a saisi le Conseil d’Etat qui a deux mois pour prendre sa décision. Curieusement nous ferons remarquer que nous aussi nous avions saisi le Conseil d’Etat qui s’était déclaré incompétent au profit du Tribunal administratif du siège de l’entreprise, c’est-à-dire Versailles. Y aurait-il deux façons de contester une décision ministérielle ?
Enfin, une dernière note optimiste : l’enrobage des semences étant réalisé en juillet août et quelquefois même avant pour des semis fin août, début septembre, la décision du Ministre l’a conduit à engager une procédure européenne afin d’interdire sur le marché de l’Union la commercialisation imminente des semis de colza traité au thiamétoxam. Mais attention tout de même car lorsqu’on examine très attentivement le dossier, nous observons que c’est le produit phytopharmaceutique qui est en cause, mais que la circulation des semences ne l’est pas. C’est bien ce qu’a déploré l’ONG « Générations futures » qui rappelle que les états membres ne peuvent interdire la mise sur le marché et l’utilisation des semences traitées à l’aides des produits phytopharmaceutiques autorisés pour cette utilisation dans un autre état membre. Rien n’interdit l’importation de semences traitées avec des produits ne faisant pas l’objet d’une AMM* en France. C’est pour cela que l’interdiction de l’AMM du produit s’accompagne d’un dossier d’interdiction des semis au niveau européen pour éviter toute demande d’importation de semis européens. C’est du moins ce qu’a indiqué le porte-parole du Ministère.
Paix des braves ou relance du conflit, l’avenir nous le dira.
En attendant nous resterons vigilants.
De la récolte de printemps nous avons déjà des échantillons de miel de colza destinés à l’analyse. Simplement quelques uns de ceux qui promettaient de nous aider hier restent muets lorsque maintenant nous leur demandons de procéder à des recherches sur nos échantillons.
A suivre …..
* Autorisation de Mise sur le Marché