Faces cachées
Après un bon départ, beaucoup de désillusion ensuite avec notamment l’essaimage intempestif et une récolte pratiquement nulle, les quelques jours de beau temps que nous venons de partager ont été bénéfiques aux apiculteurs. La récolte sera moins mauvaise que prévu, mais il n’empêche qu’au nord de la Loire en particulier, les ruches ont eu besoin d’un nourrissement pratiquement continu en début d’été. Quelques situations dramatiques nous ont été signalées, mais nos moyens sont insuffisants pour envisager une aide ciblée en direction des pluri-actifs et professionnels victimes de cette météo plus que capricieuse. Nous avons fait ce qui était en notre pouvoir, espérons que pour certains d’entre nous, la réponse de l’Administration sera favorable.
Les apiculteurs doivent intégrer le bénéfice forfaitaire apicole dans leur déclaration à partir de 10 ruches. A partir de 50 ruches, ils sont redevables de la cotisation de solidarité, mais pour pouvoir accéder au corps électoral qui sera définitif au mois d’octobre prochain en vue des élections aux Chambres d’Agriculture en janvier, il faut impérativement qu’ils soient cotisants AMEXA. Ainsi donc, la majeure partie des apiculteurs soumis à ces deux prélèvements cités ne peuvent faire acte de candidature. Nous avons entrepris voici quelques semaines déjà une double démarche afin que soit reconsidéré ce problème.
Dès 2010, le Grenelle de l’Environnement posait le principe de l’interdiction des épandages aériens. En 2012, de nombreuses dérogations autorisées par les Préfectures pour le traitement du maïs ou de la vigne ont été données. Nous avons bien sûr nos abeilles comme premières victimes, mais a-t-on pris compte les risques sanitaires pour les riverains, pour les agriculteurs installés en bio et l’ensemble des insectes pollinisateurs partenaires de la biodiversité. Une préfecture est revenue sa décision mais cela n’exclut pas qu’un débat s’instaure pour la campagne 2013.
La France est hélas le plus grand utilisateur pesticides, l’Europe en est une des premières utilisatrices et au niveau mondial, le marché en nette progression. Il devient nécessaire que réforme en négociation de la politique agricole commune mette au coeur de ces discussions la protection de la santé et de l’environnement et la promotion des systèmes alternatifs respectueux de l’homme et de la planète. En ce sens, nous rejoignons le porte-parole de « Générations futures », organisme auquel nous adhérons.
Les OGM maintenant. Le silence radio s’est peu à peu installé et c’est une remise en cause déguisée qui se met en place par le biais des tournesols mutés. Ses variétés sont issues de technologies brevetées. Elles sont définies comme OGM par la Directive Européenne qui réglemente la dissémination et sont exclues de son champ d’application. Or, ces tournesols mutés sont issus de manipulations génétiques. L’exemption qui touche tous ces produits issus de mutagenèses doit prendre fin.
A l’automne, une conférence au plus haut niveau est prévue avec deux sujets phares « l’énergie » et la « biodiversité ». Nous nous sommes inscrits dans une démarche de participation. En attendant, consultez nos dernières informations concernant le Congrès d’Agen. Nous savons, pour l’organiser tous les quatre ans, les difficultés de gestion qu’imposent des inscriptions de dernière minute. Soyez donc réactifs dès lecture de la revue.
Pour essayer de retrouver un maximum de colonies au printemps, compte tenu de cette année chaotique, veillez aux provisions d’hiver et bien naturellement au traitement contre la varroase.