« Des-abusé »

L’Automne s’approche. Ce ne sont pas des feuilles mortes que nous ramassons mais bien plus sûrement des convocations de toutes sortes et en tous lieux. Si cela se terminait par une avancée réelle de l’apiculture en général, nous irions de bon coeur participer. Malheureusement depuis que les réunions ont repris, mais aussi bien avant, nous constatons que l’objectif à peine avoué est bien à terme, la disparition d’une certaine apiculture au profit d’une seule apiculture, celle des professionnels. Dans cette perspective, c’est bien l’existant, c’est-à-dire le sanitaire mis en place depuis de très nombreuses années, les syndicats nationaux représentatifs et les associations locales et nationale qui sont dans la ligne de mire de ce qui devrait être notre soutien, plutôt que nos opposants. C’est bien de nous tous que dépendent les fonds européens. C’est le nombre de ruches connues de Bruxelles qui détermine chaque année l’aide européenne à se partager entre tous les états membres. Nous serions bons pour la collecte de cette aide au travers de nos déclarations de ruchers, mais nous ne serions pas dignes d’en bénéficier. Et c’est comme ça que les crédits qui n’étaient pas consommés ont pris des destinations pour lesquelles nous n’étions pas d’accord et qui engagent des dizaines de milliers d’euros.

La réforme du sanitaire continue sa marche, tout est en place pour que les T.S.A. sillonnent nos ruchers moyennant un conventionnement avec un vétérinaire. Et oui, les vétérinaires s’intéressent désormais à la filière apicole !

Concernant la troisième année du programme apicole et la finalisation du nouveau programme qui débutera en 2019, il nous a été demandé de faire des propositions en vue d’aider l’apiculture familiale, autrement dit les petits apiculteurs, et tout ceci pour le 20 octobre, s’il vous plaît. Estce nécessaire dans ce contexte ?

Quelques changements sont à intervenir, notamment la période de déclaration sur télérucher ou la nouvelle définition réglementaire au niveau européen de ce qu’est une ruche. Mais nous attendons la confirmation officielle. Nous rappellerons simplement au moment où la couverture de cette revue vous rappelle que c’est la meilleure période pour vendre son miel, l’importance de l’étiquetage et notamment l’origine du miel. Nous sommes restés favorables et cela pour tous les apiculteurs, à ce qu’une somme soit débloquée pour s’occuper du frelon asiatique avec le test de piège d’un nouveau genre et de la nouvelle molécule dont Syngenta est propriétaire pour les appâts. C’est une expérience qui s’inscrit dans un certain délai. La molécule déjà utilisée et connue dans le monde agricole est sensée bloquer la reproduction de la femelle dans les nids.

Nous étions également à Bruxelles fin septembre où avait lieu la « Bee week » 4ème édition de la semaine de l’abeille. L’organisation pourrait laisser perplexe, étant donné qu’aucun acteur majeur du secteur apicole n’était réellement impliqué dans l’organisation de l’événement. Nous, représentants européens, sommes toutefois satisfaits et notre lettre à l’euro-députée Mme Mariya Gabriel a porté ses fruits : Bee Life sera reçu à la Commission Européenne et participera sans aucun doute à l’organisation du prochain événement. Pendant ce temps là, l’entreprise Bayer organisait un déjeuner pour convaincre du bienfait des néonicotinoïdes… l’histoire ne dit pas si le repas était garanti « 100 % phyto » ou « Bio ».

Petite et bonne nouvelle pour tous nos adhérents : depuis le 14 octobre, nous sommes propriétaires d’un magasin de fournitures apicoles dans le 8ème arrondissement, à proximité de nos bureaux, magasin qui ouvrira ses portes pour la prochaine saison, l’ancien rue de Rome étant devenu trop exigu. Ceci a été réalisé grâce à tous et en particulier à tous les apiculteurs qui depuis des années nous aident au travers du renouvellement de leur cotisation et de leur soutien à votre journal l’Abeille de France.

Pour en savoir plus : Règlement délégué (UE) 2015/1366 de la Commission, complétant le règlement (UE) n°1308/2013 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne l’aide dans le secteur de l’apiculture