FAIRE OU DEFAIRE ?

Après la visite du Ministre de l’Agriculture au Lycée d’Enseignement Général Agricole de la Côte St André, il a été annoncé la mise en place de nouvelles formations pour les apiculteurs. Les Syndicats nationaux non plus que les syndicats départementaux ou la Fédération n’ont été invités à partager ces travaux. Simplement affirmer que le certificat de spécialisation permettra d’installer des jeunes est un peu abusif puisqu’il ne fait pas partie des diplômes de niveau IV. En fait, pour ceux qui auraient déjà un diplôme de niveau IV, cela leur permettrait d’avoir le niveau technique adéquat, sachant tout de même que le certificat de spécialisation se passe dans le cadre d’une formation continue.

Former les apiculteurs et déclarer que l’on met en place l’étiquetage alimentaire par code couleurs, cela pose question. Le miel serait en rouge, c’est-à-dire à ne pas consommer tous les jours, car il contient du sucre. Alors pourquoi former des apiculteurs si certaines dispositions freinent la vente du miel récolté. Cherchez l’erreur ?

Nous avons bien sûr consulté notre médecin conseil et adressé à Monsieur le Ministre le résumé de notre argumentaire. Dans les départements, chaque président a reçu la copie de la lettre expédiée.

A peine votée, la loi sur la biodiversité entérinant enfin une interdiction des puissants neurotoxiques systémiques à compter de 2018, l’industriel B… propose le renouvellement de l’un d’eux et la mise sur le marché d’un nouveau dès 2017 toujours à base d’imidaclopride agrémenté d’un fongicide. L’un comme l’autre ont des effets dévastateurs. Ils sont particulièrement solubles et rémanents dans les milieux, non seulement sur les espèces étudiées mais aussi sur les écosystémiques, les invertébrés des sols et des milieux aquatiques. Il ne faut pas d’un côté dire que l’on concentre ses efforts pour une diminution progressive, voire une suppression de certains insecticides et de l’autre côté permettre que l’on puisse disposer de nouvelles variétés.

Côté interprofession maintenant, le débat que nous impose l’administration ainsi que les statuts ne peuvent satisfaire les apiculteurs. Nous avons eu pour une fois la présence à la fois des conditionneurs, des négociants et les structures apicoles susceptibles de se retrouver dans cette interprofession. Il faut d’entrée rassurer tous les apiculteurs, la redevance par pot de miel ne serait pas prélevée chez eux mais au niveau de la distribution, du syndicat des miels, voire des fabricants de matériel. Reste que le devenir des apiculteurs de 0 à 50 ruches n’est pas clair, même s’ils disposent d’un SIRET, ce à quoi nous les encourageons. Il leur permettra de vendre leur production. Auront-ils comme le souhaite la grande distribution, l’obligation d’acquitter une redevance et si oui à qui, comment et quand ?

La formation des apiculteurs dans les ruchers-écoles et plus particulièrement celle des formateurs refait surface. Nous avons en son temps grâce à l’un de nos administrateurs, spécialiste de la formation, établi un projet sur deux ans, voire un si nécessaire. Aujourd’hui, on nous demande des renseignements complémentaires, mais en aucun cas on nous précise ce que deviendront ces ruchers-écoles dans les syndicats estimés aux alentours de 200. Ils forment les apiculteurs de demain et dont on sait pertinemment qu’ils peuvent se passer d’intervenants extérieurs. Sur ce point particulier, leur présence n’est pas acceptable. Le comble, c’est que l’aide aux ruchers-écoles est désormais supprimée et que l’argent économisé serait affecté à la formation dans les CFPPA. Attendons de voir la suite.

Toujours dans le cadre des réformes, celle du forfait suscite l’inquiétude dans le monde apicole. Nous publierons prochainement à l’attention des responsables associatifs et syndicaux mais aussi pour vous tous, un récapitulatif de ce qui pourrait nous advenir si la loi de finances encore à l’étude était votée dans l’état. Pour nous, cela pourrait se traduire par un impôt supplémentaire, même si l’on ne possède que quelques ruches pour son plaisir et celui de ses proches.

De tout ceci, retenons encore une dernière information, celle du nombre de ruches déclarées début octobre à la DGAL, ruches qui entraînent le versement de l’aide européenne. Près de 10000 déclarations sont parvenues à la DGAL pour environ 171 000 ruches déclarées. Vous avez jusqu’au 31 décembre pour accomplir cette formalité. Nous vous demandons d’accélérer le processus.

La section «pro» de la Fédération S.N.A. se réunira le 8 octobre à Paris, nous allons compléter l’équipe spécialement chargée des divers problèmes ci-dessus évoqués.

Courage à tous pour terminer les préparations de l’hivernage en espérant que le printemps 2017 nous réserve un horizon plus éclairci.