Pour nos protégées, voici enfin venu le temps du repos dans l’attente de jours meilleurs et surtout plus chauds.

Ne les dérangeons pas et seules quelques belles journées peuvent, au trou de vol, nous donner des informations sur le devenir de nos colonies.

Pendant ce temps l’apiculteur débutant que je suis toujours en profite pour mettre à jour ses connaissances et conforter ses expériences, pour ce faire il m’arrive de parcourir d’anciens numéros de notre revue.

Et là, à ma grande surprise, je m’aperçois qu’il suffit de rajouter une couche d’ogm, un soupçon de néonicotinoïde sans oublier une dernière tranche de vespa velutina, pour constater que quinze ou vingt ans après les problèmes sont toujours bien présents ; pire, au lieu de se résoudre, ils ne font que s’accumuler. Sombre horizon pour l’apiculture, qu’elle soit professionnelle ou de loisir .

Certes il est bien de savoir si traité à l’apistan le varroa meurt debout dans ses bottes alors que l’apivar le voit disparaître sur le dos, mais la multiplication de ses réunions, souvent absconses pour les béotiens que nous sommes majoritairement, finissent par lasser même les plus motivés d’entre nous.

Seule une prise en compte des problèmes de l’abeille, dénominateur, commun de tous permettra de résoudre les problèmes de la filière. Favoriser l’installation ou développer l’élevage de reines ne servira à rien si l’abeille disparaît du paysage.

La mise en place d’une politique sanitaire peut, elle, s’avérer intéressante à condition que là encore elle n’aboutisse pas à démultiplier les structures de terrain ; plutôt que de saupoudrer la filière n’aurait-il pas mieux valu faciliter l’accès au traitement pour tous, profitant de cette occasion pour résoudre les problèmes de coûts prohibitifs ou pour le moins fortement différenciés selon les régions(on peut toujours rêver il n’y pas besoin d’AMM) Il serait souhaitable que le plan abeille ne laisse pas dans nos esprits le souvenir de contraintes administratives supplémentaires (souvenons nous du coup d’avant) Devant l’accumulation de toutes ces embûches, nombreux sont ceux qui ont déjà lâché pied, sans compter ceux qui ont pris le maquis, ce qui après tout pourrait peut être faire du bien à leurs maigres miellées Encore un effort et la ruche du fond du jardin disparaîtra de notre paysage, à moins qu’au mieux elle ne soit cachée derrière la cabane. Pour survivre, l’apiculture de loisir a besoin de règles simples, cohérentes et surtout applicables par tous.

La disparition annoncée du bénéfice agricole forfaitaire, supprimant au passage la tolérance de non imposition dans la limite de dix ruches, ne fait que rajouter un peu plus de brouillard dans le paysage.

Il est grand temps de fixer les seuils permettant de connaître les droits et les devoirs de l’apiculteur de loisirs ; la science, c’est bien, mais de temps en temps un peu de conscience ne fait pas de mal Mais restons positifs et souhaitons bon courage à tous ceux qui malgré ces obstacles viennent régulièrement grossir les rangs de nos débutants et de nos lecteurs et à ceux qui persistent et s’acharnent. 

Sans oublier au passage les bénévoles qui animent avec passion et abnégation nos diverses structures, qu’ils continuent à transmettre leurs convictions et leur amour de l’abeille. Bonne année à toutes et à tous…