TRAITS D’HUMEUR

Mis à part une réforme fiscale qui ne doit rien au plan de développement durable de l’apiculture, les apiculteurs de base n’ont vu aucune avancée concernant la résolution de leurs nombreux problèmes. Nous terminons donc l’année 2016 comme nous l’avons commencée.

Après plusieurs années d’intense cogitation, de tables rondes, congrès et réunions, la montagne a fini par accoucher de la souris prévisible.

Rien pour les apiculteurs de moins de 50 ruches et ce malgré les propositions que nous avions pu faire et qui étaient applicables à tous, car elles concernaient l’abeille et non l’apiculteur (aide directe aux traitements varroa pour tous, généralisation des mesures mises en place dans certaines régions) : une situation déplorable aboutissant plus à nous diviser qu’à nous réunir ; on pourrait presque croire que c’est fait exprès.

La dernière idée consiste, au nom de je ne sais quelle pensée unique, à vouloir imposer aux ruchers-écoles un canevas de formation oubliant au passage la diversité des situations locales, il n’y a pas une apiculture, mais autant d’apicultures que d’apiculteurs. D’ailleurs nous ne délivrons pas de diplômes de formation, mais nous nous contentons d’initier les gens à mettre les « mains dedans ».

Le sanitaire c’est bien, mais ce n’est qu’une partie de nos préoccupations.

On est en droit de se demander si, devant le manque de reconnaissance témoigné par les pouvoirs publics, l’apiculture de loisir ne serait pas poussée discrètement vers l’environnement.

L’arrêt prévu des néonicotinoïdes, sous réserve de l’apparition de produits de substitution, ne peut que nous laisser dubitatifs.

Je compte plus sur les capacités de résilience de l’abeille que sur celles de nos scientifiques et bureaucrates. D’ailleurs, et si j’en crois la presse, il existe encore en notre pays des ruchers où paraît-il la chimie et autres potions n’ont pas mis les pieds depuis 1990.

Heureusement, la mise en place de la section professionnelle pour les plus de 50 ruches se fait et se fera mais c’est laborieux. Comprenne qui pourra ?

La déclaration de nos ruchers devenue plus aisée va-t-elle avoir les effets attendus ? Devant l’accumulation des contraintes, combien vont abandonner ou prendre le maquis ? Ce qui ne serait pas sans influence sur la manne répartie entre les « élus » : réponse en début d’année prochaine.

Heureusement, il nous reste nos abeilles et le plaisir de nous retrouver entre passionnés dans nos ruchers, souhaitons que cela dure et pour ceux qui persévèrent, bonne année apicole.