Pas à pas

Lorsque le 4 février, nous avions questionné le Ministre de l’Agriculture à propos des SIE et surtout évoqué le problème des traitements sur celles-ci, nous étions dubitatifs quant à une réponse possible. Mais elle est venue fin mai, du Directeur de Cabinet.

Les négociations sur la PAC post-2013 achevées, l’accord politique obtenu entre les institutions européennes, les règlements ont été adoptés avec un nouveau régime de soutien « l’aide au verdissement ».

Celle-ci doit respecter trois critères : diversité des assolements, maintien des prairies permanentes et présence de Surfaces d’Intérêt Ecologique (SIE) qui, dès 2015, représenteront moins de 5 % de sa surface arable. Les SIE comme les prairies permanentes ne sont pas prises en considération.

Malheureusement il n’est pas possible dans ce cas d’imposer des pratiques agronomiques, telle que la non–utilisation de produits phytopharmaceutiques ou d’engrais car ces pratiques, nous a-t-on écrit, ne pourraient être contrôlées administrativement.

Initialement, il était prévu de limiter les produits phytos et l’engrais sur des surfaces portant des cultures fixant l’azote et déclarées en tant que S.I.E.

La seconde version substitue cette limitation à une liste de cultures fixant l’azote et contribuant à améliorer la biodiversité. Cette liste reste à définir et nous espérons que les apiculteurs seront concernés pour sa mise en oeuvre au niveau national.

Toujours avec nos abeilles et ce décret portant sur la mention abeille qui doit sortir en juin et qui préconise notamment des traitements à la tombée de la nuit. Sur ce sujet, nous pouvons affirmer que seules deux structures associatives « Terre d’abeilles » et le S.N.A. avaient déposé de longue date un dossier allant dans ce sens, dossier étayé qui a fait l’objet d’une distribution restreinte en attendant la décision.

Mais cette décision empreinte de bon sens : traitements en dehors des heures de butinage, augmentation de l’efficacité des produits phytos en début de soirée, donc économie, est aujourd’hui soumise à un projet de modifications éventuelles. Il devrait y avoir des dérogations et des exemptions pour lesquelles le contrôle, notamment de la gendarmerie, sera rendu impossible.

Dans une région du sud-ouest où cette pratique des traitements à la tombée de la nuit est mise en place, les apiculteurs y ont vu une petite différence certes, mais elle a le mérite d’exister.

Autre sujet, celui du respect de l’interdiction de la culture des OGM. Selon un communiqué de presse émanant des Ministères de l’Environnement et de l’Agriculture, l’Etat se serait pleinement mobilisé. Il est vrai que des parcelles semées avant l’arrêté d’interdiction du 14 mars 2014 ont montré que deux exploitants au moins avaient transmis une déclaration de mise en culture de maïs MON 810. Ces semences avaient été achetées en Espagne.

Les résultats des analyses ont confirmé qu’il s’agissait de maïs OGM. La réglementation prévoit leur destruction afin d’éviter tout risque de dissémination. C’est ce qui s’est produit, les médias en ont rendu compte. Nous serions donc au jour d’aujourd’hui exempts de cultures transgéniques, notamment de maïs ?

Sur la question du problème posé par Diabrotica sur maïs également, la montagne a finalement accouché d’une souris si l’on interprète le rapport reçu. Des dérogations pourront être accordées et l’assolement triennal ne serait pas une obligation. Pourquoi réunir tant de monde autour d’une table pour revenir à la case départ ?

L’Europe maintenant avec la directive du 15 mai qui modifie la directive 2001 relative au miel. Comme celle de 2001, la nouvelle directive interdit l’élimination de tout constituant propre au miel, y compris le pollen, sauf si celle-ci est inévitable. Nous sommes là en conformité avec la norme miel du codex alimentarius.

Nous noterons avec satisfaction que le ou les pays d’origine où le miel a été récolté sont indiqués : « mélange de miels originaires de la CE», « mélange de miels non originaires de l’Union Européenne » ou « mélange de miels originaires et non originaires de la CE ». Cette directive dans son intégralité pourra vous être fournie sur simple demande.

Voilà quelques nouvelles qui feront sans doute l’objet d’une communication plus importante lors du prochain Congrès National de l’Apiculture Française à Colmar les 10, 11 & 12 octobre.

Dès avec ce numéro, nous vous avons indiqué un programme provisoire. Nous vous attendons nombreux. Les exposants ne s’y sont pas trompés puisqu’à ce jour nous sommes submergés par des demandes de dernière minute.

En attendant, pour ceux qui ont eu la chance de produire un peu de colza et pour tous en fait, surveillez bien les provisions car paradoxalement certaines ruches sont à nourrir en cette saison.

 

Un détail qui est une bonne information : les abeilles retournent en quantité à l’abreuvoir, ce besoin d’eau est synonyme d’élevage, d’où essaimage possible…