RECUL OU REEL PROJET

Dès 2012, le Président de la République annonçait un projet de loi sur la biodiversité. Nous l’espérions tous et plus encore les associations environnementales. Il venait 40 ans après la loi de 1976 sur la protection de la nature, il était donc très attendu. Certes des avancées ont été enregistrées, comme par exemple l’inscription du préjudice écologique dans le code civil, mais les sénateurs ont fait subir à ce texte de nombreux reculs, en particulier la fixation d’une date butoir à l’interdiction complète des néonicotinoïdes, pesticides reconnus comme nocifs pour tous les pollinisateurs mais également pour l’environnement et la santé (courrier des lecteurs).

Un autre domaine par exemple, celui de la production de l’huile de palme, responsable de la déforestation à l’échelle de la planète, la niche fiscale dont bénéficie ce produit a été maintenue. Quant à l’objectif de 20 % d’aliments issus de l’agriculture biologique d’ici 2020 : supprimé. Après une troisième lecture devant l’Assemblée Nationale puis le Sénat avec une lecture finale par les députés, ceux-ci ont tout de même le dernier mot, nous pouvions espérer une décision rapide, mais ces allers-retours entre les deux chambres d’une part, la situation compliquée que nous vivons d’autre part et enfin l’agenda parlementaire, tout ceci milite au mieux pour une échéance plutôt à l’automne. Il aura donc fallu une mandature presque complète pour de timides avancées sur la défense de la biodiversité et de ses conséquences.

Au niveau européen, c’est le renouvellement de l’autorisation du glyphosate qui a été reporté une nouvelle fois, sachant que la date butoir est malgré tout fin juin. Nous espérons une décision qui peut aller jusqu’au retrait. Nous citoyens, nous attendons de l’Europe en matière d’environnement, de santé, de protection des consommateurs, sans parler de traçabilité, que le Président de la Commission fasse un effort qui bien sûr, directement ou indirectement, bénéficiera à nos abeilles. La mobilisation de plusieurs états membres nous laisse espérer une issue favorable.

Reste à attendre, toujours attendre mais si c’est un projet abouti, nous voulons bien avoir encore quelques instants de patience.