Encore et toujours… plus

Vendredi 24 avril, l’Union Européenne autorisait l’importation et la commercialisation de 19 OGM deux jours après avoir proposé aux Etats membres une réforme leur permettant d’interdire cette utilisation sur leur territoire. Parmi ces OGM, 12 proviennent de chez Monsanto, 8 de la firme américaine Dupont et des groupes allemands Bayer, BASF. Tous sont destinés à l’alimentation animale et humaine.

Nous devons cette autorisation à la carence des états membres qui ne sont pas parvenus à constituer une majorité pour ou contre. Cette autorisation est donc immédiate et vaut pour 10 ans. Si finalement les gouvernements européens arrivent à une entente sur la réforme présentée le mercredi 22 avril, ils pourront interdire l’utilisation des OGM sur leur territoire. Si aucun accord n’est conclu, les règles applicables seront celles qui ont conduit la commission a autoriser la commercialisation puisque ne présentant aucun risque. Où est passée la promesse du président Genker de rapprocher l’Europe des citoyens ?

Autre sujet d’inquiétude, celui de la nouvelle méthode fondée sur la recherche, l’innovation et la réduction de moitié des pesticides avec le nouveau plan Ecophyto.

Face à l’utilisation des produits chimiques en nette progression, le gouvernement entend appliquer une méthode systémique et vulgariser de nouveaux modèles de production plus économes en intrants, comme par exemple la rotation des cultures.

Les industriels de l’agrochimie ont là aussi réagi, rejetant tout objectif de réduction chiffré. Il ne faut pas réduire les quantités mais simplement réduire les impacts sur l’eau, la santé …. Si on peut saluer l’intention, on peut regretter le manque de cohérence de politiques qui vantent à la fois l’agro-écologie et l’industrialisation de l’agriculture.

A l’occasion de l’examen du projet de loi concernant la biodiversité, les députés se sont prononcés pour l’interdiction de l’usage des néonicotinoïdes à partir de 2016. Cet amendement a été retenu par la Commission « Développement durable » puis par l’Assemblée Nationale dans sa session du 24 mars. Mais il ne faut pas baisser la garde. Le risque existe d’un retrait de cet amendement par le Sénat ou dans une moindre mesure par l’Assemblée Nationale en deuxième lecture. Nos craintes sont justifiées notamment au niveau du Sénat lorsqu’on prend connaissance de certaines réponses suite à la démarche faite à l’initiative du président d’honneur de notre Fédération par le biais des Présidents départementaux auprès de leur sénateur respectif.

Nous avons donc décidé de faire front commun avec toutes les composantes favorables à cette initiative et malgré le refus essuyé par le sénateur Labbé, sous prétexte d’une compétence européenne et non nationale. L’examen de la loi reviendra devant le Sénat en juillet, puis de nouveau à l’Assemblée Nationale en automne. Nous avons donc décidé d’unir nos efforts et nos finances sous forme d’un appel public dans un grand quotidien national. Le financement sera abondé par chacune des structures concernées. Une petite ombre au tableau, c’est qu’il faudrait que soit faite une demande de retrait à destination de la Commission et ceci n’est pas proposé par le dispositif voté à l’Assemblée. Nous apprécierons donc dans les prochaines semaines, le comportement de nos élus et nous leur rappellerons également les importantes mortalités constatées au printemps de cette année, mortalités signalées à notre Ministre de l’Agriculture et à son Directeur de cabinet dès le début, avec des pourcentages relevés dans les départements. A ce jour, aucune réponse, aucune proposition d’initiative pour soutenir en particulier les apiculteurs dont c’est l’unique revenu. Nous avons maintenant en mains les éléments qui montrent des pertes allant de 50 à 80 %. Votre président a perdu luimême 80 % de ses ruches et ce, pour la première fois, sans explication formelle.

La section pro travaille sur plusieurs projets en collaboration avec la FNGTA pour notamment mettre au point l’utilisation d’un appareil qui permettrait de déceler sans analyse, les pesticides présents sur les plantes. Curieusement les demandes faites auprès d’Agrimer pour le dépôt d’un dossier sont restées sans réponse et le délai de dépôt étant passé, il faudra bien nous expliquer ce comportement inhabituel de l’Administration vis-à-vis d’un projet associatif.

 

Septembre est déjà dans la ligne de mire, c’est le mois que nous avons choisi pour fêter les 95 ans de l’Abeille de France et du S.N.A. nés fin août 1920. Un moment de convivialité sur deux jours devrait pouvoir accueillir un grand nombre d’entre vous pour participer à cet anniversaire. Dans cette attente, tous à nos ruches car il faut bien souvent repeupler et ensuite récolter un peu de miel si toutefois les conditions météo et surtout l’environnement nous sont favorables.