Le printemps arrive et nos abeilles se réveillent Qu’en est-il au niveau de l’apiculture ?

Les journées de la recherche (ITSAP) ont eu lieu à Paris début février. Elles ont mis en avant les avancées dans la connaissance scientifique et technique dont nous avons besoin.

Dès cette année, un observatoire des mortalités et des affaiblissements des colonies d’abeilles va être mis en place sur trois régions pilotes. La filière souhaite cependant que ces observations débouchent sur des actions concrètes en faveur des abeilles/ Alors que les pertes de colonies sont croissantes en zones de grandes cultures. Dans les zones naturelles par contre, nos abeilles gardent le comportement observé voici une vingtaine d’années

Un certificat de spécialisation en apiculture va être mis en place ouvert aux professionnels….. dans quel but ? Une formation en ligne ouvertes à tous, abeilles et environnement, est en cours de développement.

A l’automne, une réunion scientifique importante a eu lieu fin novembre à l’Académie des sciences concernant les perturbateurs neuro endocriniens. Ce sujet scientifique englobe les pesticides mais aussi de nombreuses autres substances

L’impact sur l’homme est flagrant, ce qui nous permet d’espérer des mesures concrètes qui aboutiront à préserver aussi nos abeilles. Cette problématique grave fera l’objet d’une réunion scientifique à l’automne à l’Académie d’Agriculture. Nous en reparlerons Sur un plan pratique comment redonner une impulsion à nos abeilles ?

Les pratiques agricoles doivent être rigoureuses et respectueuses, notamment dans les pulvérisations, le soir, en dehors de toute activité de butinage. N’hésitons jamais à interpeller les fautifs sur ce fait.

Le couvert végétal est aussi un sujet fondamental et de nombreuses initiatives apparaissent. Le concours des prairies fleuries permet de récompenser les promoteurs de ces actions salutaires

Les jachères apicoles offrent des ressources complémentaires dans les intersaisons. Nous avons vu en 2015 qu’une floraison continue au printemps avait permis d’obtenir une miellée satisfaisante. Nos actions doivent se porter sur cette continuité qui est salutaire. Une polymorphie* florale est indispensable. Nos colonies ont trois semaines à un mois pour se relancer et les ruptures dans la floraison doivent être gommées. Les jachères apicoles doivent cibler préférentiellement ces ruptures, mais attention aux précédents culturaux et aux résidus de pesticides dans les sols.

En zone péri-urbaine, les surfaces inoccupées doivent être orientées en jachères au moins temporaires. Trop de terres agricoles perdent ainsi leur vocation.

L’agroforesterie est un autre moyen de redonner un substrat à nos abeilles. En effet, les bandes ainsi conservées permettent de préserver une polymorphie* florale. Ce sujet intéresse bien sûr les apiculteurs.

Le bocage doit être entretenu, les haies doivent être régénérées régulièrement. Nos ressources en nectar en dépendent. De nouvelles pratiques agricoles permettent d’envisager à ce niveau un avenir plus serein

En résumé, nous ne ferons jamais de miel sur des paillassons verts. Nous avons besoin de fleurs, encore des fleurs, toujours des fleurs, et surtout sans pesticides ………….

* Polymorphie : diversité d’aspect présentée dans certaines espèces, par les individus de sexe, âge et variété identiques.

 

Michel Desjobert