Si les abeilles entrent en hivernage, les réunions à dominante apicole sortent de l’hivernage tant sont nombreuses les concertations de toutes sortes.
Préalablement, il convient tout de même d’apporter quelques précisions à propos de Vespa velutina. Cet insecte n’est pas encore classé insecte nuisible, simplement le Ministre dans un communiqué de presse, a déclaré avoir engagé le processus qui devrait aboutir à cette mesure. Une enquête publique a été ouverte et il reste d’autres Administrations et d’autres textes à reconsidérer pour rendre effective la mesure et trouver les fonds et les personnes désignées ou volontaires, rétribuées, pour affronter cet insecte nuisible.
Les cultures maintenant où le Cruiser apparaissait comme interdit en 2013 sur les colzas sauf que, dans certaines régions, il bénéficie d’une dérogation officielle pour des expériences avec précisément des apiculteurs. Puisqu’il s’agit en la circonstance et dans un secteur bien particulier d’un représentant d’une ADA, il est curieux que cette information n’ait pas été répercutée aux syndicats nationaux.
Ils ont aussi, dans leurs rangs, des personnes qualifiées. Pourtant il y a eu une réunion du Conseil d’Administration de l’ITSAP où les ADA dominent, le S.N.A. était présent. Lors des derniers comités apicoles, s’il a été question des pesticides, il n’a pas été question de ces expériences . Par contre, nous avons été mis en présence d’un plan pour lutter contre la disparition des abeilles avec notamment un effort particulier dans le domaine de l’élevage et de l’insémination étant entendu que tout devrait être managé directement ou indirectement par l’Institut Technique. De même et alors qu’il existe déjà un document sur lequel on pouvait travailler, le cahier des bonnes pratiques verra le jour dans quelques mois, comme l’étude de marché et quelques autres projets. Un peu plus de concertation aurait peut-être permis de regrouper nos efforts et de diminuer les mises de fond. Au niveau des dépenses et des investissements en hommes et en matériel, la croissance est inquiétante mais les rentrées financières le sont encore plus. Plus généralement, sans que ce soit une dérive mais un objectif affiché, nous allons vers ce qu’une minorité a souhaité, une espèce de professionnalisation au profit de celle-ci avec quelques miettes pour les acteurs incontournables de cet Institut que sont les syndicats et associations nationaux dont on a volontairement limité le pouvoir de décision. A côté de ces réunions de l’Institut, celles du Comité Apicole (instance récemment créée) où se retrouvent essentiellement les syndicats d’apiculture et où l’admission des associations a été rejetée à l’unanimité par l’ensemble des acteurs actuels. Pourquoi grossir un groupe avec des représentants d’associations qui sont déjà intégrés dans les syndicats nationaux ?
Ces syndicats nationaux et européens se retrouvent au sein du COPA COGECA qui tenait précisément une réunion sur le thème des pesticides en première partie et sur la directive en seconde partie, le dernier lundi d’octobre. Pour la France, c’est le SPMF proposé par la FNSEA qui représente les apiculteurs. Le S.N.A qui ne cotise pas à cet organisme est néanmoins admis aux discussions. L’essentiel de la dernière réunion où nous étions représentés par Madame ADOLPHE est le problème de la modification de la directive qui a capté l’attention de l’auditoire. Cette modification ne répond pas aux attentes des apiculteurs et ne résout qu’une partie de l’ensemble des problèmes que représentent les OGM. Au niveau français, c’était un accord à la majorité pour la modification de la directive Au niveau européen, aucun Etat n’est pour cette modification. Nous nous sommes exprimés sur le sujet en suggérant de ne pas donner plus de pouvoir à la Commission car c’est le Parlement qui représente les intérêts des citoyens, mais accepter qu’il y ait modification pour renforcer l’idée que le pollen est un constituant. Nous avons également fait remarquer que la question du pollen, de la propolis n’était pas tranchée, l’idée étant de demander un autre texte prenant en compte tous les produits de la ruche. La directive miel porte bien son nom car il n’y a pas d’autre mention. Le Royaume Uni et Madame GYORFFY étaient d’accord avec cela. Devant un constat de désaccord venant en particulier de l’Allemagne, de la Lettonie, de l’Espagne qui n’a pas de position nationale, de la République Tchèque qui n’a pas pris publiquement position, le Secrétariat du COPA COGECA proposera donc un texte à notre réflexion et nous devrons réagir.
Concernant la contribution de l’Union Européenne au programme apicole, elle ne devrait pas dépasser 60 %, encore faut-il connaître le nombre exacte de ruches et une évaluation globale de celles-ci, le croisement des fichiers agricoles, syndicaux et gouvernementaux n’a pas été retenu. Les ruches devront donc être identifiées pour permettre le recensement et l’étude de la filière. Sur le projet de contribution du COPA sur les lignes directrices de l’EFSA relatives à l’évaluation des risques des produits phytosanitaires pour les abeilles, nous maintenons que le principe de précaution doit être un référent et rejetons le point 2 de ce projet où il est dit qu’il faut éviter toute mesure de précaution injustifiée. Le risque, l’incertitude des connaissances, la responsabilité, la légitimité, ce sont tous les ingrédients du principe de précaution qui est le témoin de l’évolution du niveau d’acceptabilité du risque. Face au risque de risques le principe doit s’appliquer.
Pour toutes ces raisons, nous avons donc demandé qu’au point 2 la deuxième phrase soit supprimée.
Concernant le point 4, il est précisé que toute procédure simplifiée peu coûteuse et n’exigeant pas trop de temps actuellement disponible sur le marché devait être davantage explorée. Ces procédures peuvent selon nous conduire à des erreurs et à passer à côté de phénomènes en lien direct avec la toxicité des produits. Nous sommes donc contre l’approfondissement de la question des procédures simplifiées et peu coûteuses des produits toxiques testés à la va-vite. Cela ne peut se concevoir sauf à ce qu’en l’occurrence les abeilles soient les cobayes des expériences.
Ainsi, difficilement exprimées parce que complexes, les difficultés qui nous assaillent ne sont pas pour autant insurmontables. Nous reviendrons sur celles-ci dans les tout prochains jours puisque nous sommes appelés à nous exprimer au plus haut niveau. Souhaitons simplement que nos remarques soient prises en compte, elles n’impliquent pas de dépenses supplémentaires, elles ne nécessitent pas d’investissements financiers conséquents, elles restent dans le domaine du bon sens et de la responsabilité.