Kohl LOCK et Soli LOCK sont dans un bateau
Khol LOCK tombe à l’eau… Qui n’a pas joué à l’école primaire à ce petit jeu où l’on se fait toujours piéger ? En assistant au colloque du 29 avril 2014 intitulé « Breveter les gène ? », j’ignorais que les adultes y jouaient aussi, qu’ils n’écoutaient que leur petite musique, les paroles des autres ne leur parvenant pas, surtout si elles les dérangent. Bref, seul Soli LOCK reste dans le bateau.
Je n’en veux pour preuve que les paroles du représentant de la Confédération paysanne qui a dit : « Je suis surpris que personne n’ait interrogé la légitimité même de la propriété intellectuelle sur le vivant ». En effet, c’est faire fi de la question que j’ai posée au professeur Michel VIVANT, à savoir : « quelle est la source du droit qui permet à l’homme de modifier une plante ou un animal ? ». Or de la réponse à cette question dépend automatiquement la légitimité de la propriété intellectuelle ou industrielle sur le vivant. Michel VIVANT ne s’y est pas trompé puisqu’il a publiquement refusé d’y répondre. Comme le remarquait déjà PLATON, on voit donc que la perversion de la cité commence par la fraude des mots et des idées. En effet, il ne sert de rien de s’attaquer aux conséquences (les brevets), si l’on ne s’attaque pas aux causes (les manipulations sur le vivant).
Pour le monde occidental, cette source du droit trouve notamment sa justification dans les écrits du philosophe allemand HEGEL pour qui la nature doit être assujettie par l’homme. A partir de là, il n’y a plus de raison de s’étonner de ce qu’écrivait Antoine SCHOEN en 2004 dans les Cahiers de la recherche : « Mais, en fait, les gènes sont considérés comme de la matière chimique. C’est à ce titre que les gènes d’origine humaine ou d’autres origines sont brevetés. Ils n’ont rien d’humain. Ce sont simplement des enchaînements de nucléotides ». L’ennui c’est que, partant de cette vérité – les gènes sont de la matière chimique -, les conséquences découlant de cette unique cause, sont incalculables et sans limite. En effet, les plantes, les animaux et l’homme sont entièrement faits de matière chimique, et pas seulement leurs gènes. Avec une telle philosophie, il ne faut donc pas s’ étonner que l’on vende des organes, des ovules, des embryons, des enfants,…etc !
On est loin de cette notion de droit – les res nullius – par laquelle les lapins des garennes n’appartiennent à personne et à tout le monde.
On est loin de la notion de res communis – chose commune – de Geneviève AZAM (« Les droits de propriété sur le vivant » mars 2008) pour qui « cela suppose un autre rapport à la nature, qui ne saurait être considérée comme un simple objet, ressource à dominer et à s’approprier. [….]. Une deuxième raison pour se référer à la res communis, c’est précisément la nécessaire affirmation d’un bien commun, non appropriable, ni de manière privée, ni de manière publique. »
On est loin du comité d’éthique instauré en 2008 par le gouvernement suisse car la Constitution fédérale suisse exige que l’on tienne « compte de la dignité de la créature lorsque l’on légifère sur l’utilisation du patrimoine germinal et génétique des animaux, des végétaux et des autres organismes ».
On est loin des écrits et du travail de Louis Albert de BROGLIE « en lien avec le travail exceptionnel des défenseurs du vivant qui, depuis tant d’années, luttent pour le non-brevetage des espèces, pour la libre circulation des semences, pour la richesse collective, le partage et la Vie ».
Au fait, n’existerait-il pas une abeille fabriquée par l’homme et sur laquelle certains détiendraient des droits de propriété ? Peut-être, mais regardons d’abord ailleurs avant de regarder chez nous.
Avec tout cela, nous n’avons pas eu le temps de parler du soliloque du 25 juin 2014 : « Perte de biodiversité et vulnérabilité sanitaire des systèmes de production », lors duquel nous avons entrevu les conséquences des projets d’amélioration des abeilles ! Donc…….A suivre !!