Un jour peut-être …
Le prochain congrès d’APIMONDIA à Séoul n’aura pas de représentant du S.N.A., contrairement au précédent en Ukraine. En effet, la dépense est importante alors même que nous sommes engagés au plan européen et au plan local dans des dépenses conséquentes.
Au plan européen, nous allons continuer de soutenir Beelife qui manque cruellement de finances. Dans cette perspective, les syndicats départementaux qui souhaiteraient aider au financement peuvent se faire connaître auprès de notre Secrétariat à Paris.
Nous avons d’autre part un projet qui se concrétise lentement mais sûrement, celui de l’achat d’un nouveau local, précisément en face ou presque de nos locaux actuels, rue de Copenhague. Il sera essentiellement destiné à l’agrandissement du magasin 62 rue de Rome, hélas bien petit mais qui nous rendra service jusqu’à la fin de cette année civile. Ces locaux seront occupés ensuite par l’Abeille de France, dont le transfert de St André à Paris est en cours. Ceci pour notre vie interne, mais nous avons beaucoup d’autres sujets de préoccupations, notamment au niveau des apiculteurs. Une prochaine réunion fin septembre devrait préciser le rôle que les CFPPA entendent jouer dans la gestion des ruchers-écoles. Au niveau du S.N.A., nous avons refusé de donner la liste de nos ruchers, nous pensons que chaque région, chaque département doit rester autonome dans la formation des apiculteurs, que ces lieux d’échange ne sont pas des lieux à remettre à des établissements d’enseignement qui n’ont pas de vocation réelle apicole et dans lesquels aucun syndicat apicole n’a jamais pu siéger, pas même le S.N.A. Tout au plus, sommes-nous sollicités pour présenter le syndicat ou intervenir sur un sujet particulier et ce, bénévolement.
Sur ces ruchers-écoles, il est prévu également la visite annuelle d’un vétérinaire comme sur toute exploitation apicole. La différence est que l’exploitation apicole commercialise sa production alors qu’un rucher-école, la plupart du temps, reste avec sa production en autarcie. Mais nous ne sommes pas opposés à ce qu’un vétérinaire vienne, nous procure des conseils lorsqu’il connaît les abeilles et pourquoi pas, nous fasse à l’occasion de ces réunions hebdomadaires, un cours sur les maladies des abeilles. Naturellement les fonds européens verraient là une utilisation rationnelle. Serons-nous entendus ? C’est une autre paire de manches. Revenons maintenant aux néonicotinoïdes pour lesquels nous sommes proprement enfumés. Ceux-ci ont été depuis plusieurs années interdits en Allemagne à propos du pelliculage des céréales. Une nouvelle ordonnance d’urgence du Ministre interdirait en effet prochainement l’importation de semences pelliculées et leur mise en terre. Une enquête récente a montré que ces substances déjà interdites étaient massivement importées de pays tiers, plus particulièrement de la France. L’origine se trouve dans les poussières de semis et la guttation de blés en hiver. Cette interdiction date maintenant de plusieurs années et sur le site de ce ministère allemand, on retrouve des recommandations pour maîtriser les viroses nuisibles en l’absence de néonics. On sème plus tard, on pulvérise éventuellement en plein champ un insecticide. Malgré l’obstination de toutes les composantes apicoles, le Ministère a continué de résister en nous indiquant que cette interdiction lèserait les agriculteurs français visà- vis de leurs concurrents outre-Rhin : un comble. Certains membres défient la suspension européenne et autorisent l’utilisation des néonicotinoïdes et de fipronil. Parmi eux la Finlande, la Roumanie et l’Allemagne pour le Fipronil sur pommes de terre alors que l’on sait que les pollinisateurs sauvages visitent ces fleurs et alors même qu’il existe des solutions alternatives qui ont conduit à créer des pommes de terre résistantes aux champignons par exemple.
Autre dossier en attente : celui de l’autorisation de traiter en dehors des heures chaudes de la journée et non pas de la nuit comme cela a été avancé par le monde agricole. Maintenant que les travaux vont être terminés, peut-être que le Ministre consentira à regarder de plus près ce dossier. Il est vrai que les grands semi-remorques de blé ou de graines diverses, les grands convois de pommes de terre, les semi- remorques chargés pour la déshydratation, bientôt les betteraves jour et nuit, fêtes et dimanche ; tout ceci crée des gênes qui importent peu, mais traiter l’après-midi après les heures de butinage aurait des conséquences financières sur la bonne marche des entreprises agricoles. Mieux vaut en rire.
Dans notre section pro, les apiculteurs travaillent même la nuit avec des salariés et respectent à la fois le code de route et le code du travail.
Dernière pierre d’achoppement confirmée par un décret paru au Journal Officiel, auquel nous faisons allusion dans la page des pros, celui de la surface minimum d’installation fixée à 12,5 ha.
Si l’on applique cette disposition aux apiculteurs, en utilisant la notion d’équivalence ruches/hectare, notion qui est pour le moment encore dans les textes, on arrive à un effectif de 125 ruches pour être considéré comme exploitant agricole, à condition que l’équivalence soit de 10 ruches à l’hectare comme en Champagne Ardennes. Mais si nous émigrons plus loin sur les côtes Vendéennes, où l’équivalence est de 20 ruches/ha, nous arrivons à 250 ruches pour être considéré comme exploitant agricole. Depuis le début, on nous rebat sans cesse les oreilles avec le fait qu’à partir de 50 ruches, si l’on acquitte toutes les cotisations afférentes, on pourrait être considéré comme exploitant agricole. Une façon de plus de nous endormir, comme nous avons été endormis au départ quand il a fallu revoir l’apiculture sous une autre forme, en y incluant soi-disant le petit possesseur de ruches et l’exploitant important, en adaptant les dispositions pour chacun d’eux, ceci est resté lettre morte et n’a jamais été confirmé par aucun texte. Nous attendons maintenant aussi l’officialisation du principe des TSA et comme personne n’est prêt, les agents sanitaires et spécialistes apicoles existants seront peut-être recyclés, peu importe leur âge, en attendant la mise en place officielle sans qu’on sache encore qui prendra en charge financièrement ces futurs « gendarmes » du sanitaire.
Voilà les dernières nouvelles de demain, nous naviguons sur une mer presque démontée et surtout en eau trouble, mais l’objectif final ne nous a pas échappé. Les petits apiculteurs et les petites exploitations doivent faire place à une organisation apicole centralisée, de quelques centaines d’adhérents, certes exploitants, mais qui seront très vite dépassés par les puissants organismes syndicaux agricoles qui tentent de les phagocyter.