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La soirée du vendredi 7 mai restera dans les annales. Les discussions du Grenelle II touchaient à leur fin et les derniers articles ont été adoptés devant 70 députés. Un enterrement de première classe pour les ambitions écologiques et sociétales du Grenelle au niveau des pesticides. Ce dernier vote montre combien la société civile et ses souhaits ont été en quelque sorte abandonnés aux appétits des industriels.
Concernant les pesticides dangereux, l’article 36.1 impose qu’un produit reconnu dangereux sera soumis à une évaluation socio-économique supplémentaire. C’est faire fi des règles qui veulent que depuis 1991 l’homologation d’un pesticide ne s’appuie que sur l’évaluation de son innocuité supposée et de son efficacité.
La directive européenne sur les pesticides 91/414 ne prévoit pas une telle évaluation.  Alors comment se fait-il qu’un état membre puisse ajouter aux contraintes existantes ? Sans doute la pression des lobbies agrochimiques qui permettent le maintien sur le marché des pesticides dangereux.
Préparons-nous donc à retrouver tous ces produits, y compris dans les régions jardinage des grandes enseignes.
Certes, l’impact économique des produits de la ruche est faible mais l’impact de pollinisation est énorme. Continuer à protéger les intérêts financiers et les marges de leurs partenaires sur le dos de la santé des citoyens et celui de l’environnement des insectes pollinisateurs n’aura qu’un temps.

Suite à de fortes mortalités dans la région Centre, Monsieur « Abeille » s’est déplacé et a enquêté. L’AFSSA a fait de même. Maintenant il va falloir une enquête de proximité pour savoir quels types de pesticides ou fongicides ont été employés. Il va falloir attendre, toujours attendre les résultats de l’AFSSA et ensuite rechercher éventuellement le ou les coupable(s) sans que pour autant les pertes apicoles soient assurées d’être indemnisées. Les apiculteurs ne cherchent pas tant l’indemnisation que la reconnaissance des mortalités dans certains cas, par l’emploi déraisonné de produits autorisés et souvent hautement toxiques. Les semaines, les mois vont passer, les résultats arriveront c’est sûr mais ensuite que se passera-t-il ?
En attendant, collègues et amis apiculteurs, nous ne pouvons que regretter l’espèce de renoncement qui vous  habite. Il est en effet très difficile aujourd’hui de vous convaincre de faire cause commune avec les victimes et les instances nationales pour mieux vous défendre. Ne baissez pas les bras.
A tous et à toutes bonne récolte si c’est encore possible et n’oubliez pas d’être solidaires de nos apiculteurs victimes, en faisant constater et en déclarant vos pertes même si vous les jugez minimes.