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D’un jour…à l’autre

Devant la recrudescence des vols de ruches, plusieurs sociétés se sont préoccupées de mettre en place un système qui puisse avertir l’apiculteur. Mais en attendant que celui-ci soit accessible financièrement et réellement opérationnel, force est de constater qu’il nous faut passer la plupart du temps par la Justice pour obtenir réparation. Il faut noter également que ce sont dans la majorité des cas les apiculteurs lésés qui conduisent les recherches et proposent aux gendarmes les preuves. Nous pouvons regretter que dans certains cas, les moyens mis en œuvre ne soient pas ceux qui permettent d’aller jusqu’au fond des affaires. Néanmoins, plusieurs dossiers importants ont pu être solutionnés en partie avec l’aide des avocats du S.N.A., en d’autres lieux avec les avocats des assurances. Mais dans tous les cas, au vu des sommes allouées pour réparer le préjudice, aucun des apiculteurs lésés ne peut réellement affirmer qu’il est rentré au minimum dans ses frais.
Nous vous demandons donc au seuil de cette nouvelle saison et à une période où les ruches suffisamment légères pour être manipulées par une seule personne peuvent tenter des apiculteurs indélicats, d’être particulièrement vigilants.Ce phénomène touche également les petits apiculteurs. Nous avons voici quelques semaines enregistré les confidences d’un ancien qui a vu arriver chez lui un « agent sanitaire ». Celui-ci s’est permis de visiter les ruches une par une, d’en apprécier la population et les provisions. Quelques jours après, les meilleures ruches avaient disparu, « l’agent sanitaire » n’en était pas un !Nous avons aussi enregistré cette année plusieurs dossiers d’intoxication. Là, la tâche est plus difficile, car sauf à prendre l’auteur sur le fait, les prélèvements et analyses effectués mettent trop de temps à revenir avec des résultats. C’est une très ancienne demande des syndicats d’apiculture de voir ce processus s’accélérer, mais les démarches ne gagnent toujours pas en rapidité.
Réunis récemment à l’initiative de la D.G.A.L. sur le problème des déclarations de ruches, les composantes apicoles et le S.N.A. en particulier ont rappelé la grande difficulté des apiculteurs face à l’obtention du SIRET pour le dépôt ensuite de la déclaration annuelle, déclaration unique qui ne pourra être modifiée dans l’année, même en cas de mortalité ou d’effectif en très forte hausse.
C’est un problème à la fois pour les statistiques du Ministère qui détermine l’aide européenne et pour les assurances qui souhaitent toujours avoir un document officiel pour pouvoir traiter un sinistre. Si nous avons bien compris, nous allons très rapidement aboutir à des télé déclarations.
Pourtant, il semblerait, mais nous n’en avons pas la confirmation, qu’un assouplissement pour les déclarations DSV puisse se faire jour.
Quant aux sommes réclamées par certains départements aux apiculteurs pour frais de dossiers, nous maintenons qu’elles n’ont pas lieu d’être. C’est d’ailleurs le sens d’une réponse faite par une Chambre d’Agriculture à un responsable départemental et c’est le sens de la réponse que nous attendons du Président National des Chambres d’Agriculture auprès duquel nous sommes intervenus.
Restent également tous ces problèmes liés notamment au Protéus, la demande du S.N.A. est restée sans réponse, au Cruiser ou dès le début le S.N.A. et la Confédération paysanne ont déposé un recours au Conseil d’Etat. N’omettons pas Vespa Velutina pour lequel l’ancienne Secrétaire d’Etat à l’environnement nous a promenés d’un service à l’autre, les importations dont nous voudrions bien qu’elles ne servent pas à faire des mélanges où dominent des miels à bas prix. Dans le même temps, les exigences de qualité vis à vis de nos apiculteurs français se resserrent de plus en plus.
L’Institut Technique fait ses premiers pas. Le S.N.A. répond régulièrement par le biais de plusieurs administrateurs aux convocations. Une prochaine étape est envisagée à l’initiative des services du Ministère pour étudier le financement de cet Institut. Est d’ores et déjà exclue l’ancienne taxe sur les pots à miel qui a soulevé tant de difficultés, mais on reparle d’un prélèvement sur chacune des ruches des apiculteurs. Soyons clairs : si tous les apiculteurs sont soumis à cette obligation, il faudra qu’on nous explique pourquoi au niveau de la gestion de l’Institut, ces mêmes apiculteurs regroupés dans les syndicats départementaux et nationaux sont assis sur un strapontin tandis que les organismes agricoles dans lesquels d’ailleurs nous ne siégeons pas paradent aux conseils de direction de cet Institut. La polémique n’est certes pas de mise mais le réalisme du terrain s’impose.