Rassemblés le 15 mars dernier aux abords de l’Assemblée Nationale dans le cadre d’une action collective, le SNA et une quinzaine d’autres organisations apicoles, agricoles et ONG environnementales ont interpellé les députés à l’occasion du 1er jour d’examen du projet de loi biodiversité. De nombreux députés se sont joints à la manifestation et des prises de paroles face aux médias leurs ont permis de justifier les raisons de leurs soutien aux apiculteurs ainsi que le contenu de leurs propositions d’amendements de la loi biodiversité en faveur de l’interdiction des pesticides néonicotinoïdes.
Une victoire d’étape !
Deux jours plus tard, après de longs et âpres débats, les députés ont adopté d’une courte majorité, la proposition d’amendement du président de la commission du Développement durable de l’Assemblée nationale , Jean-Paul Chanteguet (PS), efficacement soutenu par l’ex ministre Delphine Batho (PS) qui prévoit la mise en oeuvre de l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes à partir du 1er septembre 2018.
Frank Alétru ( Vice-Président du SNA) et les députés Delphine Batho et Jean-Paul Chanteguet. D’ici là, l’ANSES constituera un groupe de travail qui déterminera la liste des alternatives possibles.
Cette victoire d’étape a été obtenue malgré les pressions intenses des lobbys agro-industriels et de celle des plus « inhabituelle » du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll qui n’a pas hésité à envoyer deux courriers successifs aux députés pour les appeler à ne pas voter cette interdiction. Comportement des plus surprenants de la part d’un ministre qui dit vouloir sauver l’apiculture française !!!
Ce même ministre n’a de cesse de reporter la modification du décret « Mention Abeilles » qu’il avait pourtant promis dès son arrivée au gouvernement en 2012.
Dans les bureaux de l’Elysée, les consignes sont claires « Plus de nouvelles contraintes sur les agriculteurs jusqu’aux prochaines élections présidentielles, tant pis pour les apiculteurs » !!
Le combat n’est pas terminé.
La filière apicole et les ONG auraient préféré une interdiction immédiate avant un possible changement de majorité en 2017. Le texte doit maintenant repartir devant le Sénat vers la mi-mai avant de revenir à l’Assemblée nationale.
Il est maintenant du devoir de chaque président de syndicat départemental d’interpeller une nouvelle fois son sénateur pour l’amener à voter contre l’autorisation des pesticides à base de néonicotinoides.