Couvain d'abeilles

Demande du syndicat de F.. Le mois dernier dans votre article page 21 du nº 990 vous avez parlé du cadre à mâles. Dans notre syndicat nous avons des jeunes qui veulent connaître le pourquoi de nos affirmations. Pourriez-vous répondre à leurs questions ?

1-) Pour quelle raison les varroas sont-ils plus attirés par le couvain de mâle que par le couvain d’ouvrières?
Le varroa considéré comme le pire ennemi de l’abeille est malheureusement devenu un parasite obligatoire de nos ruches depuis de longues années. Les femelles varroas pénètrent dans le couvain juste avant son operculation et s’y reproduisent. Les scientifiques ont remarqué que le couvain de mâle était de six à douze fois plus infesté que celui des ouvrières. Fort de ce constat, l’idée est venue d’éliminer ce couvain au fur et à mesure de son operculation : les varroas associés à ce couvain sont ainsi éliminés rapidement, simplement et ne pourront donc pas se multiplier.
L’infestation préférentielle du couvain de mâle s’explique par les caractéristiques physiques particulières de ce couvain. La formation d’un faux bourdon dure 24 jours de l’œuf à la naissance :
– trois jours dans l’œuf,
– six jours à l’état de larve et
– quinze jours en nymphose.
Les varroas femelles sortent de la cellule en même temps que l’abeille (mâle ou femelle) qui les a nourris. De suite elles cherchent le moyen de retourner dans une cellule pour se multiplier. Pour cela elles changent d’hôte et se font transporter par une abeille d’intérieur âgée, nourrice de préférence. Les nourrices passent dans les dernières 60h avant l’operculation de la cellule trois fois plus de temps pour soigner un mâle que pour soigner des ouvrières. Il y a donc trois fois plus de chances que la femelle varroa se laisse tomber dans une cellule de mâle que dans une cellule d’ouvrière. D’autre part l’operculation d’une cellule de mâles dures 48 heures contre 12 à 24 h pour une cellule d’ouvrière. Ainsi la longueur des soins cumulés à la longueur de l’operculation offre une plage d’infestation de six à douze fois plus importante pour un mâle que pour une ouvrière.
Par rapport au couvain d’ouvrières la période propice à l’infestation par varroa est donc 2,5 fois plus longue ; la cellule est 1,65 fois plus grande et la larve est 2,47 fois plus grosse.
Elle sera donc visitée plus fréquemment par les nourrices. L’effet attractif d’une substance chimique spécifique aux mâles n’a pas encore pu être démontrée (si elle existe) mais d’après les scientifiques semble négligeable.