971Le présent de demain

La saison apicole qui s’avance aura sans doute été l’une des plus curieuses que nous ayons connues depuis de nombreuses années. La récolte de printemps inattendue dans certaines régions s’est accompagnée d’un essaimage intempestif. Voici quelques jours encore, les pompiers recherchaient partout les apiculteurs au motif qu’il ne faut pas détruire les abeilles; c’est un excellent comportement, un peu nouveau dans certains cas. Mais force est de constater que les derniers essaims étaient anormalement petits et qu’il pouvait s’agir de secondaires, voire tertiaires. Il est possible d’affirmer aujourd’hui que dans beaucoup de ruches, nous repartirons en 2011 avec des reines de moins d’un an. Voici quelques jours, les producteurs de châtaignier semblaient satisfaits, et le miel de sapin répond présent. Reste à savoir ce que vont faire les tournesols et un peu plus tard les bruyères. Pour ce qui est des luzernes, spécifiques à la Champagne Ardenne, de grandes surfaces vont disparaître avec la suppression de l’activité d’une centrale de déshydratation. C’est dans cette perspective que nul n’ignorait, que le S.NA et l’Abeille de France ont tenté de développer l’idée que le sainfoin pouvait prendre, sinon la place, tout au moins le relais. Il semblerait aujourd’hui que cette initiative prenne corps. Naturellement, nous serons de nouveau partie prenante, avec cette fois-ci le concours d’un certain nombre d’apiculteurs si les surfaces estimées nécessaires sont effectivement cultivées.

 Le Conseil d’Administration de l’Abeille de France et celui du S.NA se sont réunis voici quelques jours. Il s’agissait en effet de comprendre et d’appliquer la nécessité désormais d’un commissaire aux comptes pour un certain nombre de structures dont le chiffre d’affaires dépasse le seuil minima.
Le personnel des deux entités a reçu une formation spéciale et dans les prochains jours, les présidents départementaux et responsables d’associations recevront un résumé leur expliquant ce qu’ils doivent faire en attendant bien sûr le congrès de Poitiers. Un groupe de travail spécialement dédié à ce sujet vous informera le plus largement possible.

A propos de ce congrès, n’oubliez pas de vous inscrire et surtout de faire vos réservations car c’est une période chargée pour le Futuroscope de Poitiers.
N’oubliez pas non plus le concours photos et le concours des innovations, chacune de ces deux manifestations bénéficiera d’un espace privilégié.
Les conférenciers ont tous confirmé. À ce jour d’autres scientifiques intéressés sont prêts à s’investir.

C’est un encouragement pour les organisateurs et c’est surtout l’intérêt que marque désormais la recherche dans tous les domaines vis-à-vis des abeilles.

Nous avons réservé un auditorium et une salle de conférences auxquels s’ajoutent 5 salles de commission pouvant accueillir 60 à 80 personnes.
Pour la mise en place de cette manifestation importante pour l’apiculture française, les concours financiers, crise oblige, se font rare et au train où vont les choses, le S.NA et l’Abeille de France risquent d’assumer seuls les dépenses.
Toutefois le droit d’inscription est resté à un prix accessible et surtout nous avons permis à toute la population présente au Futuroscope de visiter la grande exposition et d’assister à quelques animations grand public. Une façon de sensibiliser l’opinion à nos problèmes et d’élever le niveau de leurs connaissances. Merci donc aux conférenciers qui ont accepté de jouer le jeu en intervenant pour la presque totalité à titre bénévole.

 La réduction des pesticides est engagée en Europe. L’entrée en vigueur d’ici 2011 revêt une importance particulière pour la France qui, rappelons-le est le premier utilisateur de produits phytos en Europe. Ce règlement modifie en profondeur les règles d’attribution des autorisations avec 5 objectifs : réduction des dangers et des risques pour la santé et l’environnement, renforcement des procédures de contrôles, réduction des niveaux des substances actives nocives, conversion à une agriculture moins centrée sur l’utilisation de pesticides. Cette mise hors jeu des produits les plus nocifs introduit un système de reconnaissance mutuelle obligatoire des substances entre états membres. Parmi les prises de position de nos élus, quelques euro députés dont Mme LEPAGE, quelques mouvements environnementaux dont le Mouvement pour le Droit et le Respect des Générations Futures auquel d’ailleurs le S.NA adhère et même l’U.l.P.P qui rassemble les principaux fabricants, tous émettent un degré de satisfaction par rapport à ce projet.
Nous sommes quant à nous plus circonspects d’autant qu’un certain nombre de produits récemment mis sur le marché semblent poser problème dans plusieurs régions. Il y a donc lieu d’être vigilants vis à vis de cette réglementation, et de son respect.
Prenons l’exemple du purin d’ortie, de nouveau autorisé mais de telle façon qu’il doive bénéficier d’une AM.M. comme un produit phyto. Autant dire qu’aucune firme ne s’aventurera à déposer un brevet.
Voilà comment peuvent finir certaines bonnes idées tant il est vrai que l’enfer est pavé de bonnes intentions.