Entre le dire et le faire
Tout d’abord l’actualité apicole immédiate : L’Assemblée Générale du S.N.A. s’est terminée avec la reconduction du Bureau de 2011 pour l’année 2012. Il serait bon que des candidats se manifestent plus nombreux pour la gestion au niveau du Conseil d’Administration de la Fédération.
Ce qui va changer, ce qui change également.
Nous vous informerons très rapidement des résultats de notre démarche commune vis-à-vis d’une modification de l’étiquetage des miels envisagée par la DGAL(*)
Concernant la semaine du développement durable, ce sont essentiellement des initiatives départementales et régionales en direction des ruchers-écoles avec quelquefois l’installation d’un stand d’informations qui aura été durant cette semaine la dominante de l’action apicole.
Nous y ajouterons le grand rendez-vous sur plusieurs mois organisé par l’un de nos plus importants syndicats, le Rucher des Allobroges.
Reste le problème préoccupant des pertes hivernales. L’Institut Technique envisage une grande enquête au niveau national par le biais d’un questionnaire sur Internet. Conscients qu’un certain nombre d’entre vous ne dispose pas de ce mode de communication, nous avons prévu ce mois-ci un questionnaire à nous remplir. Nous en ferons la synthèse et apporterons cette contribution à l’Institut afin qu’elle soit ajoutée à l’ensemble des informations déjà recueillies.
Nous n’avons pas pour autant oublié toutes les autres situations inquiétantes. D’abord, le moratoire OGM dont il était raisonnable de penser qu’un recours serait immédiatement introduit, mais le Ministère reste ferme, il n’y aura pas d’OGM en France en 2012. Simplement se pose la question des semis effectués, des semences achetées. Y a-t-il eu déjà des achats effectués à partir de semences OGM ? La réponse devrait nous venir de l’Autorité administrative et surtout du monde agricole. Quel est le devenir de ces semences ?
Concernant le Cruiser, le Ministère nous indique qu’il lancera une procédure de retrait de l’autorisation de mise en marché en cas de données scientifiques nouvelles. L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) doit rendre sa copie avant le 31 mai. Une fois de plus, comme pour nos recours devant le Conseil d’Etat, si la décision est positive, elle interviendra après que les maïs soient totalement semés. Ensuite, quelques semaines après, nous devrions fatalement changer de Ministre et de nouveau les apiculteurs devront repartir à l’assaut. A moins que, comme me l’a affirmé un dirigeant agricole : « Si problème il y a, le monde agricole saura prendre la décision qui s’impose ». Ceci n’engage que celui qui a tenu ces propos.
Dans le même temps, l’INRA et l’ACTA doivent procéder à des recherches en plein champs et le Ministère saisit également la Commission Européenne pour cette étude. Ils doivent en tirer toutes les conséquences sur l’évaluation du thiamétoxam. Cela fait des années qu’aussi bien la Coordination Européenne et les Instances apicoles nationales attirent l’attention sur la dangerosité de ce produit sans succès jusqu’alors. Attendre, toujours attendre …
Les écarts de température que nous avons connus ces dernières années et la brusque montée du mercure risquent d’influer grandement sur les rendements. Ainsi le maïs supporte mal des températures diurnes de plus de 30°. L’ozone se concentre en basse altitude, l’avoine, le coton, les pois….. détestent cette situation. Les ravageurs de culture sont aussi de grands amateurs de sécheresse. Tout ceci affectera sévèrement la productivité et réduira les zones de culture dans l’avenir. Il en est de même quant à la qualité, la productivité et la fertilité des animaux. N’oublions pas non plus les conséquences sur les plantations pour les forêts et la sylviculture. Serons-nous tous prochainement assez responsables pour freiner ce changement climatique ?
N’anticipons pas en essayant de modifier le développement des plantes ou la lutte intensive et incontrôlée contre les prédateurs. Puisque notamment un pesticide est autorisé sur deux critères, son efficacité et son innocuité, souhaitons que les Ministères de l’Ecologie et de la Santé puissent être associés au Ministère de l’Agriculture pour la délivrance des autorisations.
On crée des espèces pour résister à des agents destructeurs mais on perturbe la niche écologique et on laisse la place à d’autres prédateurs.
Croire que seule la technique fait du progrès a toujours été une erreur fondamentale.
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