Les scientifiques de Düsseldorf cherchent à comprendre les processus de la vie.

Tous les apiculteurs sont d’accord pour rejeter le génie génétique mais désormais, c’est au tour de l’abeille. Des études sur une abeille génétiquement modifiée sont en cours à l’Université de Düsseldorf. Le Dr Heike Ruff a évalué cette récente étude. De plus en plus de chercheurs travaillent à la modification des insectes. Dans les laboratoires de génétique des insectes, se débattent déjà moustiques et coléoptères qui contiennent le matériel génétique d’autres animaux. Les insectes génétiquement modifiés doivent être utilisés dans le futur notamment pour lutter contre les maladies telles que le paludisme, la fièvre jaune et la dengue ; ou même aider dans la production de nouveaux médicaments ou matières actives. En tant que fournisseurs mobiles de vaccins par l’intermédiaire de leur piqûre, les insectes génétiquement modifiés pourraient immuniser les hommes contre certaines maladies ou exterminer les ravageurs agricoles. Avec l’aide de gènes altérés spécifiques dans les mouches ravageurs des cultures (Drosophilia sp.) certaines causes de maladies humaines ont déjà été explorées.

Le cas particulier des abeilles

Les abeilles vont elles aussi être modifiées pour comprendre la fonction des gènes. Une fois qu’un gène étranger a été introduit dans une abeille, elle est appelée : abeille transgénique. Cette transformation génétique chez les abeilles mellifères (Apis mellifera) n’est pas facile.

Une équipe de chercheurs de l’Université de Düsseldorf a cependant désormais réussi à mettre au point un système pour l’élevage de reines transgéniques et leurs descendants. Ce qui paraît si simple, est le résultat d’années de recherche précisent les chercheurs en biologie de l’évolution. Avec cette méthode, les scientifiques espèrent découvrir la base génétique du comportement de l’abeille qui mène à l’organisation sociale complexe de la colonie.

Déjà en 2006, le génome des abeilles était décrypté. Parmi les 10 000 gènes (environ) identifiés chez l’abeille, certains sont aussi connus chez l’homme ou la drosophile, mais il y en a beaucoup dont la fonction n’est pas encore connue. Par exemple, les chercheurs ont déjà pu apprendre beaucoup sur l’origine de l’abeille occidentale, sur les gènes impliqués dans l’odorat et l’organisation sociale complexe. Néanmoins, quelles fonctions ont les gènes dans la biologie du développement ou du comportement est en effet jusqu’à présent largement méconnu voire inconnu.

Une étape importante

Les « bricolages » des scientifiques de Düsseldorf avec les nouveaux outils du génie génétique ont maintenant permis un succès.

A cet effet, les gènes de l’abeille – considérée comme un organisme modèle pour les processus d’apprentissage et de développement – sont d’abord activés ou mis hors de fonction de manière spécifique. Dans le cas des abeilles, c’est une séquence appelée «piggyBac» qui fait le travail. «PiggyBac» est un transposon ou «gène sauteur», il est naturellement capable d’introduire un morceau d’ADN dans un autre. A ce « gène sauteur » les chercheurs combinent donc différents segments d’ADN qui peuvent influencer spécifiquement chaque fonction de gènes spécifiques (promoteurs). Cela permet d’examiner pour sa fonction presque n’importe quel gène de l’abeille à divers stades de développement et dans différents types de tissus. Après l’insertion dans le génome de l’abeille, ce dispositif artificiel agit comme un virus qui peut pénétrer dans le génome d’une cellule. Pour certains, l’idée de manipuler les gènes des abeilles peut être effrayante. Néanmoins, dans le cadre de la recherche fondamentale, le transfert de gènes prévoit d’identifier les fonctions des gènes, et de toute évidence dans des expériences futures, nous aurons la capacité de reconnaître lesquels contrôlent les propriétés uniques de l’abeille et les influencent (coder). Puisque les processus biochimiques de base chez les abeilles, les humains et d’autres organismes sont les mêmes, les résultats pourraient passer plus tard de «organisme modèle abeille» à la recherche en médecine humaine. Cindy Adolphe /die Biene/oct. 2014

Elles ne sont pas encore dans nos assiettes. Mais, dans les laboratoires des sociétés de biotechnologies, elles poussent à vive allure. Et elles ne tarderont pas à arriver sur le marché. Ce sont de nouvelles variétés de plantes, céréales, fruits et légumes issues des techniques de manipulation génétique les plus avancées.

Il s’agit bien, au sens propre, d’organismes génétiquement modifiés (OGM). Pourtant, elles n’ont pas encore de statut. Tandis qu’aux Etats-Unis des variétés de colza et de pomme de terre ont été exemptées de procédure d’autorisation par le ministère de l’agriculture, en Europe, ces cultures en germe échappent pour l’instant à toute réglementation. Et ce, alors que l’Union européenne (UE) vient d’adopter une nouvelle législation réformant le processus d’autorisation des OGM, après des années de blocage sur le sujet.

Le Monde 22/01/2015

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/01/22/

 comment-des-ogm-caches-arrivent-sur-le-marche_4561680_3244.html#lQIcMLqLoQ0hpCjv.99