Samedi 27 octobre 2018

9h00 – 10h00 : Dr Jean-Marc BONMATIN
Mise à jour de l’évaluation mondiale intégrée sur les insecticides systémiques :
néonicotinoïdes et fipronil

Centre National de la Recherche Scientifique – Centre de Biophysique Moléculaire –
Rue Charles Sadron, 45071 Orléans Cedex 02 – France / bonmatin@cnrs-orleans.fr

Objectifs et méthode
Un nombre quasi-exponentiel d’articles scientifiques publiés depuis la première
méta-analyse démontre de l’importance capitale de ces sujets pour les abeilles
(sauvages et gérées), la biodiversité, les écosystèmes et les productions agricoles.
Il est alors nécessaire d’avoir une vision globale plus précise et plus argumentée,
constituant une mise à jour importante du WIA de 2015. Ceci est fait par la recherche
et l’analyse systématique de toute la littérature nouvellement disponible.
Résultats
Notre travail a été subdivisé et est présenté en trois parties principales.
1) Les nouvelles molécules, les voies métaboliques, le transport et le devenir
dans l’environnement : https://link.springer.com/article/10.1007/s11356-017-0394-3
2) Les impacts sur les organismes noncibles (invertébrés et vertébrés) et sur les
écosystèmes : https://link.springer.com/article/10.1007/s11356-017-0341-3
3) Les résistances des ravageurs, les rendements agricoles et les alternatives
agronomiques : https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs11356-017-1052-5
Conclusions
Un grand nombre de lacunes ont été comblées ces toutes dernières années, en particulier sur les abeilles, notamment en termes d’effets combinés et d’effets observés dans la réalité des pratiques agricoles (plein champ). Des questionnements subsistent. Pour autant,
toutes les conclusions de l’évaluation initiale de 2015 sont confirmées et se
trouvent même étendues. Ceci ouvre le débat sur la nécessité rapide des évolutions règlementaires, en termes d’objectifs, méthodes et moyens législatifs, d’autant que l’utilité de ces insecticides est remise en cause et que leurs effets sur la santé humaine sont de plus en plus argumentés et inquiétants.

9h00 – 10h00 : Dr Benjamin POIROT
Supplémentation nutritionnelle chez Apis mellifera – Avantages et applications.

Président Apinov / VITA Bee Heath France – APINOV – Bâtiment l’Hexagone
10 rue Henri Bessemer – 17140 Lagord – FRANCE / contact@apinov.com

Les abeilles comme tout être vivant hétérotrophe, ont besoin de se nourrir.
Ces besoins varient en fonction du développement et de l’activité des abeilles et de la colonie. Pour nos abeilles, cette fonction a co-évolué avec la reproduction des plantes à fleurs (angiosperme). Les abeilles peuvent ainsi, depuis plus de 140 millions d’années (trias), manger du nectar et du pollen en échange de leur service de reproduction pour les plantes à fleurs (transfert de gamètes).
Malheureusement, l’anthropisation croissante a notamment entrainé une perte
majeure de biodiversité, un fractionnement des habitats et l’imprégnation de l’environnement par des pesticides. Le changement climatique modifie également
les périodes et durées de floraison. Les conséquences nutritionnelles pour les
abeilles peuvent donc être importantes et impacter leur santé.
Face à ce constat, il est possible de compléter le bol alimentaire des abeilles
par des compléments alimentaires qui auront pour fonction de limiter les carences en nutriments essentiels. Les bénéfices sur la santé, la fécondité et la productivité des abeilles sont décrits dans de nombreuses études internationales.
Certaines de ces études seront présentées afin d’ouvrir la perspective sur l’utilisation
des compléments alimentaires pour abeille.

9h00 – 10h00 : Yves DARRICAU
L’api-foresterie de demain

Agronome, apiculteur, planteur
Auteur de «Planter des arbres pour les abeilles – L’api-foresterie de demain»

Pour éviter les disettes alimentaires et la malbouffe à nos abeilles, tout en faisant
face simultanément au réchauffement climatique et à la perte d’habitats, il
faut planter. Pas seulement semer des annuelles mellifères mais installer des
végétaux qui dureront, et feront les jardins et les paysages lorsque le thermomètre
aura grimpé de 2°C en moyenne. Il faut proposer une offre de pollen et de nectar
quasi continue, pour les longs étés à venir et les doux hivers qui verront sortir les
abeilles: planter stratégique des arbres et arbustes offrant nourriture après les
derniers châtaigniers ou tilleuls et avant les pissenlits ! Ce qui impose d’élargir
sans a priori notre palette végétale : de piocher dans les natifs du coin (viorne-tin,
arbousier, saules et osiers…), de sortir des parcs et jardins de remarquables
créations horticoles (elaeagnus ebingii, ceanothus tardifs,lagerstroemia), et de
s’intéresser du coup à des arbres venus de contrées lointaines, qu’on ne trouve
que rarement hors des arboretums et des parcs urbains (sophora, heptacodium
miconioides, tilleuls tardifs, kalopanax septemlobus, koelreuteria ou encore
bauhinia yunnanensis…). En jouant avec eux on peut complémenter sa
flore locale, et étendre notoirement la période de mise à disposition de pollen
et nectar pour les abeilles. Il faut penser api-foresterie en installant avant tout
des arbres qui impactent fortement leur environnement en offrant abri,nourriture
et résilience ; et agir à tous niveaux, en jardin, en haies et en bosquets…planter
et aussi expérimenter, quitte à être iconoclaste, tant la question alimentaire
est importante et sous-estimée dans les causes de disparition de nos abeilles.
Des analyses microscopiques des partenaires respectifs impliqués dans
diverses stratégies de pollinisation révèlent des structures morphologiques
spécialisées étonnantes et expliquent des mécanismes subtils qui gouvernent
des interactions complexes entre les communautés végétales et animales.
L’accent sera mis sur les pollens et sur les abeilles, solitaires et sociales, qui sont de
loin les plus efficaces des pollinisateurs.

16h00 – 17h00 : Dr Joseph HEMMERLÉ
Pollinisateurs et pollinisation

Inserm UMR_S 1121 – Université de Strasbourg / hemmerle@unistra.fr

Dans les régions tempérées, environ trois quarts des espèces de plantes à
fleurs sont pollinisées par des animaux.
La pollinisation consiste en un transport de pollen conduisant à la fécondation
de plantes immobilisées au sol par un enracinement. Le fait que le mélange des
gènes entre individus soit favorable à la bonne reproduction d’une plante souligne
le rôle majeur que jouent les auxiliaires de pollinisation.
Des analyses microscopiques des partenaires respectifs impliqués dans diverses stratégies de pollinisation révèlent des structures morphologiques spécialisées étonnantes et expliquent des mécanismes subtils qui gouvernent des interactions complexes entre les
communautés végétales et animales.
L’accent sera mis sur les pollens et sur les abeilles, solitaires et sociales, qui sont de
loin les plus efficaces des pollinisateurs.

16h00 à 17h00 : Jacques KEMP, Administrateur à l’UNAF
Élever les Reines autrement ou l’Élevage des reines à la portée de tous.

Jacques Kemp a mis les mains dans les ruches il y a plus de 41 ans. Il élève des reines depuis plus de 38 ans. Il a mis au point divers matériels pour l’apiculture et pour simplifier l’élevage des Reines.
La conférence qu’il fera le samedi 27 Octobre traitera d’une technique simplifiée, avec du matériel spécialement adapté pour rendre l’élevage des Reines à la portée de tous les apiculteurs désireux de se lancer dans cet élevage, mais sera aussi destinée aux apiculteurs qui veulent améliorer leur méthode d’élevage.
Président du Syndicat Interdépartemental des Apiculteurs de la Région Parisienne,
administrateur à L’UNAF
Les sujets abordés seront les suivants :
– Elevage classique avec Picking, ancien système
– Elevage avec Picking, nouvelle version
– Elevage avec nouveau boîtier d’élevage
– Elevage à partir d’oeufs d’ouvrières
– Utilisation de cellules royales de 3 jours
– Elevage à partir d’oeufs de mâles
– Production de Gelée Royale
Pour chaque chapitre une part importante sera consacrée aux questions / réponses.

16h00 à 17h00 : Eric TOURNERET
Le génie des Abeilles Une heure de projection commentée.

On découvre comment est organisée une colonie d’abeille en termes de
communication, de démocratie et de décision, comment elle s’emploie à
lutter contre les maladies ou comment les abeilles s’adaptent aux événements
et régulent la température.
On y apprend comment elles opèrent pour choisir la reine, quelle transformation épigénétique peut intervenir ou quelle est la vraie nature du vol nuptial, l’appel silencieux des fleurs, l’alchimie du nectar, l’importance des fragrances et du parfum royal, comment
le goût du sel se trouve au bout des pattes, le rôle des éclaireuses ou quelle
est la fonction de l’oeil composé…
On y comprend l’incidence de l’architecture sur la communication et celle des chambres vides au sein du rayon de miel, l’existence d’un web des abeilles, la multiplicité des langages et les raisons du souffle de la colonie, leurs incroyables capacités cognitives
et leurs quatre mémoires, les conditions de l’essaimage colonisateur et les
secrets de la génétique.
Éric Tourneret est reconnu comme le «photographe des abeilles». Sensibilisé
à la disparition des abeilles, il commence un travail de fond sur l’apiculture en
2004.
Puis, Éric élargit sa quête à la relation des hommes aux abeilles dans 23 pays
du monde. De la rencontre des nomades d’Éthiopie, des abeilles géantes ou aux
abeilles sans dard. Après le succès du beau livre « Les routes du miel » et de
l’exposition sur les Grilles du Sénat, il nous invite à découvrir la vie des abeilles
à la lumière des dernières découvertes scientifiques dans son dernier livre « Le
génie des abeilles ».