Après plusieurs années d’attente, la France est désormais contrainte de transcrire la directive européenne sur la culture des OGM. Le projet de loi présenté début février au Sénat devrait se concrétiser ces jours prochains. Nous passerions ainsi, dans un premier temps, selon le Directeur de l’AGPM présent à l’Assemblée Générale du SNA, de 500 hectares de maïs en 2005 dont la moitié ont été détruits à 5.000, bien loin derrière les Espagnols qui en cultivent plusieurs dizaines de milliers. Qu’adviendra-t-il des cultures semblables non OGM ? Quelles seront éventuellement les conséquences sur les abeilles mais aussi sur le produit miel et encore plus sur les pollens récoltés ?

Il est bon couverture fevrier 2006de rappeler aux députés la charte de l’environnement adossée à la Constitution et qui précise notamment : « Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les Autorités publiques veillent, par application du principe de précaution, à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage ». Ainsi, les apiculteurs, mais aussi l’ensemble des défenseurs de l’environnement ainsi que les consommateurs devront donc être particulièrement attentifs à la teneur des décrets d’application. Ceux-ci préciseront les modalités d’information, de consultation du public prévue avant toute autorisation, les conditions de culture qui actuellement restent vagues, notamment au niveau des zones tampons. Il sera également intéressant de s’attarder sur la composition, les attributions, les règles de fonctionnement de consultations du Conseil des bio-technologies. L’orientation des décrets nous paraît donc essentielle.

Réunis pendant le Salon de l’Agriculture, à la demande de la FNSEA, les syndicats d’apiculture ont largement fait part de leurs inquiétudes. Des assurances nous ont été données quant au suivi du dossier : suffiront-elles ?

Cette situation préoccupante, cette fois-ci loin de chez nous, en attendant de s’en rapprocher dans les semaines à venir : sur l’île de la Réunion ont été déversées des quantités si importantes d’insecticides que se pose la question de savoir quels insectes finalement auront résisté ? En tout état de cause, de nombreuses ruches sont actuellement victimes, sans oublier toute la faune pollinisatrice sur cette île largement fleurie. Qu’adviendra-t-il si les mêmes mesures sont adoptées en Camargue où le moustique est également signalé ?