Dans toutes les réunions nationales et européennes, le dossier des insecticides systémiques est omniprésent, le Cruiser en particulier…
Le 3 décembre, alors que 300 apiculteurs, selon les données officielles, se rassemblaient à Paris, Toulouse, Nantes et Lyon, se tenait une réunion de la commission spécialisée de la FNSEA pour l’ensemble des syndicats nationaux d’apiculture. C’est ainsi que nous avons pu apprendre vers 15 h que contrairement à ce qui s’était dit, le renouvellement de l’autorisation de l’AMM pour le Cruiser au titre de l’année 2009 n’était pas encore donné, annonce confirmée par les responsables des ministères de l’Agriculture et de l’Environnement.
La valse hésitation des décideurs montre bien leur embarras, d’où une nouvelle réunion de toutes les parties concernées, début janvier. Ne nous faisons pas trop d’illusions puisque l’année prochaine, 6 sites au lieu de 3 seraient retenus, le nombre de ruches augmenté et le suivi davantage encadré. C’est sans doute ce que l’on va nous confirmer dans les prochaines semaines pour permettre un enrobage des semences.
Ainsi sera respecté le suivi post autorisation ainsi libellé : « poursuivre et finaliser les essais mis en place pour l’évaluation du risque à long terme pour les colonies d’abeilles, en particulier, veiller à fournir une évaluation du risque pour les colonies exposées en période d’activité sur des cultures attractives pour les abeilles, non traitées, en rotation avec des cultures dont les semences ont été traitées ».
Selon des données évaluées au niveau européen, le thiamethoxam et son métabolite restent très toxiques pour les abeilles et comme tout systémique, il peut migrer vers les pollens et nectars. C’est au niveau des pollens que nous avons des inquiétudes quant aux conséquences sur les larves, les nourrices et bien sûr les abeilles d’hiver. Ce qui a été répété avec insistance par toutes les parties, c’est la présence de résidus dans les poussières, présence jugée préoccupante même par les experts de l’AFSSA.