D’un commun accord les organisations, dont les logos figurent en tête du courrier, ont adressé ce texte au Ministre de l’Agriculture, au Ministre de l’Economie et au Secrétaire d’Etat chargé du Commerce. Toutes sont opposées à l’étiquetage relatif à l’âge du nourrisson par rapport à sa consommation de miel et également à la mention du risque de botulisme (1 cas non avéré à ce jour).

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Monsieur Le Ministre, 
Le 21 mars 2012, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) a invité nos organisations apicoles à une réunion de discussion autour d’un projet de mise en place d’un étiquetage déconseillant la consommation de miel aux nourrissons âgés de moins de 12 mois, dans le cadre de la prévention des cas de botulisme infantile. 
En 2010, la DGCCRF avait présenté le même projet et un courrier du Président de la section apicole de la FNSEA avait attiré votre attention sur le caractère inapproprié de cet étiquetage. Par un courrier de réponse du 22 septembre 2010, vous aviez indiqué que cet étiquetage ne vous paraissait pas être la solution. 
A la suite de cette réunion, l’ensemble des acteurs de la filière est inquiet du fait que cette solution soit à nouveau proposée. La spore botulique est d’origine tellurique, elle peut donc aussi bien être présente dans la terre que dans des poussières. Il nous semble important de rappeler que sur sept cas de botulisme infantile déclarés en France depuis 2004, un seul est associé de manière probable à la consommation d’un miel dans lequel étaient présentes des spores botuliques. En conséquence, la mesure envisagée par le projet de décret sur l’étiquetage nous paraît disproportionnée par rapport au risque. Pour notre filière, une telle mention porterait une atteinte démesurée à l’image du miel. Elle constituerait un précédent par rapport à d’autres produits alimentaires. 
Nous sommes convaincus que le sujet du botulisme infantile doit faire l’objet d’une attention particulière. Au regard du public visé (une population bien identifiée de jeunes parents), informer de manière ciblée ces personnes au travers du personnel médical et dans les maternités, ainsi que mener en parallèle une démarche de maîtrise du danger, socle de la politique sanitaire mise en Œuvre au niveau français et européen, nous semblent être des solutions plus pertinentes et adaptées. La filière apicole s’engage ainsi à diffuser largement auprès de ses adhérents les bonnes pratiques destinées à prévenir la présence de Clostridium botulinum. Notre filière a la ferme volonté que le travail en cours sur le Guide de Bonnes Pratiques d’Hygiène en apiculture avance rapidement pour porter ses fruits à ce niveau. 
Un étiquetage obligatoire déconseillant la consommation du miel aux nourrissons de moins de douze mois sèmerait le doute sur une production déjà économiquement fragilisée par des mortalités accrues du cheptel. 
Ainsi, nous vous demandons, Monsieur le Ministre, de surseoir à la signature de ce décret concernant l’étiquetage des pots de miel. Nous avons également saisi votre collègue, Monsieur le Ministre de l’Economie, de la même demande. 
Nous vous assurons, Monsieur le Ministre, de notre haute considération.

Sonia Martaresche, Responsable de la Commission apicole de la Confédération Paysanne
Jean-Luc Ferté, Coordination Rurale 
Amaury Renoux, Président de la Fédération Française des Apiculteurs Professionnels 
Jean-Marie Barbançon, Président de la Fédération Nationale des Organisations Sanitaires Apicoles Départementales 
Bernard Berque, Président de la section apicole de la FNSEA
Joseph Benazra, Président du Syndicat Français des Miels 
Yves Vedrenne, Président du Syndicat National d’Apiculture 
Joël Shiro, Président du Syndicat des Producteurs de Miel de France 
Olivier Belval, Président de l’Union Nationale de l’Apiculture Française