Un autre aspect d’une politique de force est représenté par les dernières péripéties qui entourent la création de l’Institut Scientifique et Technique de l’Abeille et de la Pollinisation (ITSAP). Cet instrument souhaitable, pour une apiculture plurielle devrait être consensuel. Sa création traduit une fois de plus une volonté délibérée d’imposer méthodes, statuts, orientations.
Le projet de statuts de l’ITSAP n’a jamais été soumis aux membres des différentes structures qui pourraient composer l’Institut .
Selon le Ministre Bruno Le Maire « La modification des statuts du CNDA répond aux exigences définies par le groupe de travail relatif à la création de l’ITSAP présidé par le Député Martial Saddier » Il poursuit « Il appartient donc désormais aux membres fondateurs de l’ITSAP de préciser ensemble, de manière responsable, les statuts contribuant au fonctionnement optimal de cet institut, pour doter rapidement la filière de l’instrument technique indispensable à son développement. J’appelle donc à une implication constructive des acteurs de la filière apicole pour que les apiculteurs puissent bénéficier rapidement des connaissances et des techniques produites par l’ITSAP. » Que voilà de belles écritures pour faire avaler des statuts pondus dans les couloirs ministériels et votés donc imposés par le seul CNDA défunt !

Or dans les textes adoptés unilatéralement :
– l’assemblée générale a un rôle subalterne et se réduit à une chambre d’enregistrement, le conseil d’administration, les apiculteurs n’ont aucun pouvoir de décision y compris sur les orientations de l’Institut.
– le comité scientifique dont les membres sont nommés, où l’on retrouve l’UIPP, devrait valider les orientations de l’Institut et les programmes scientifiques alors que les textes légaux ne lui donne qu’un pouvoir consultatif.
– Les discussions au sein de l’Institut sont confidentiels et ne peuvent être communiquées à des tiers sous peine d’exclusion…

En aucun cas et à aucun moment, le SNA n’été consulté ou invité à participer à une quelconque rédaction de ces statuts. Il en est, à ma connaissance de même pour l’UNAF et les autres acteurs de la vie apicole nationale. Réalité d’une politique à la Janus qui par la  » contrainte démocratique  » ne respecte pas l’opinion majoritaire de ceux pour qui la politique est censée être faite!. Les passages en force, un de plus, comme pour l’autorisation « Cruiser », ne paient pas à long terme.
Soyez assuré que vos Fédérations d’Alsace comme de Lorraine seront aux cotés de nos syndicats nationaux représentatifs dont l’union sera essentielle pour aboutir à corriger ce qui doit l’être.

Nous gagnerons le combat voulu pour garantir la pluralité, l’intérêt de tous les apiculteurs, de leurs abeilles et des services rendus à biodiversité! Les échéances politiques qui se profilent, seront aussi l’occasion, s’il le faut, de peser lourd et de défaire les faits accomplis en rappelant ainsi aux auteurs d’oukases que le peuple a toujours en démocratie le dernier mot !

Bonne Année à toutes et à tous

Dr BECKER
Président de la Confédération Régionale des Apiculteurs Lorrains