Quittons la partie syndicale pour la partie commerciale La loi de modernisation de l’économie impose que les fournisseurs doivent désormais payer leurs clients 45 jours fin de mois ou 60 jours, date de la facture. Cette disposition afin de limiter les écarts de délais pouvant aller de 60 à 120 jours, en particulier dans la grande distribution, est une excellente nouvelle pour les fournisseurs de produits frais notamment qui reviennent en livraison pratiquement chaque semaine. Pour le miel, le problème se complique un peu.

Les petits producteurs se regroupent souvent au sein de leur syndicat ou association pour proposer à un ou plusieurs acheteurs des lots importants dont la masse s’exprime en tonnes. Certains professionnels sont eux aussi à même de proposer, notamment dans les variétés monoflorales, des tonnages significatifs. En face d’eux l’acheteur n’aura pas forcément le client immédiatement. Il devra donc régler ses achats alors même que l’écoulement de la quantité stockée pourra s’échelonner dans le temps. Le prix à la production risque de diminuer ou bien alors les livraisons seront fractionnées au fur et à mesure de la demande, en corollaire une augmentation certaine des frais de transport. Par contre, les miels achetés à l’étranger ne sont pas soumis à ces obligations et vont donc indirectement concurrencer encore plus fortement la production indigène.

Sur une dérogation possible, le député Saddier, en charge de son rapport, sur l’apiculture nous a clairement indiqué que c’était peine perdue. Alors que
reste-t-il ? Vendre son miel à l’étranger pour qu’il revienne en France, ce serait un paradoxe. D’une certaine façon, nous sommes pénalisés comme nous l’
avons été avec la loi montagne qui ne s’applique pas aux miels d’origine étrangère. Aucune structure apicole ne semble avoir été consultée pour avis.

Autre lieu et autre nid de résistance qui concerne cette fois-ci tous les consommateurs mais aussi les producteurs de pollen. Une majorité des pays
européens, inquiets pour l’environnement, ont hésité à contraindre l’Autriche et la Hongrie à cultiver un maïs génétiquement modifié de la firme Monsanto.

C’est un revers significatif pour la Commission Européenne et encore plus pour son président M. BARROSO qui n’a pas réussi à forcer la main. Mais c’est
aussi une très bonne nouvelle pour la France et la Grèce. Elles peuvent espérer maintenant que leurs interdictions soient maintenues.

Quant au ministre allemand de l’Environnement, il a déclaré « Je ne vois pas pourquoi on devrait suivre les intérêts d’une seule entreprise et fâcher les
citoyens des états membres ».