Les solutions d’acide oxalique à 30, 37 et 45 g d’AO par litre de sirop 1:1 présentent sur tous les ruchers une efficacité supérieure à 90 %. Sur les 146 ruches traitées avec une de ces solutions (Grangeneuve exclu), seules colonies présentaient plus de 50 Varroa résiduels. Cette valeur de 50 acariens ne devrait pas être dépassée afin de ne pas souffrir de varroose jusqu’au mois d’août suivant. On peut supposer que, dans ces quatre colonies, de petites quantités de couvain subsistaient lors du traitement par dégouttement. Les différences d’efficacité entre ces trois variantes ne sont pas significatives mais on observe toutefois une légère diminution de l’efficacité de la solution à 30 g par rapport aux deux autres. Ceci laisse supposer que cette concentration est à la limite inférieure et que l’on ne peut pas réduire plus le dosage au risque diminuer sensiblement l’efficacité du traitement. Ces observations confirment les résultats que nous avions obtenus en 1998 avec cette même solution (diminution et plus grande variabilité de l’efficacité) de même que ceux de Büchler [1].

La diminution de la teneur en sucre dans la cinquième solution testée semble avoir une influence négative sur l’efficacité bien que la différence ne soit pas significative. Les essais 98/99 avaient déjà révélé l’importance du sucre dans la solution pour obtenir une bonne efficacité de traitement. L’absorption orale par les abeilles des solutions n’ayant pas lieu (Ritter, communication personnelle), le rôle réel joué par le sucre n’est pas clair. Il est possible que l’adjonction de sucre augmente le pouvoir adhésif de la solution et améliore ainsi l’efficacité par contact.

Comment les abeilles supportent-t-elles le traitement?

Nos avons comparé les quatre solutions à base de sirop 1:1 sur trois ruchers. Nous pouvons observer un affaiblissement
important des colonies durant l’hiver sur les ruchers « Wohlei » (Fig. 1) et « Boden » et cela indépendamment de la solution utilisée. Même les colonies traitées à l’eau sucrée ont perdu jusqu’à 40% des abeilles durant l’hiver ce qui indique que des mauvaises conditions d’hivernage ont régnées sur ces ruchers. A Boden, une récolte tardive de miellat de sapin est peut-être à l’origine des pertes hivernales.

La solution sans acide oxalique donne partout les meilleurs résultats d’hivernage. On observe la tendance que plus la teneur en acide oxalique augmente dans la solution, plus les pertes hivernales d’abeilles sont importantes.

Sur le rucher « Schwand », les différences de pertes hivernales entre les variantes sont faibles. Seules les populations traitées avec la solution à 45 g AO sont légèrement affaiblies.


FIGURE 1 : HIVERNAGE DES COLONIES TRAITÉES À L’ACIDE OXALIQUE PAR DÉGOUTTEMENT , MOYENNE ET ÉCART-TYPE, BODEN, WOHLEI, SCHWAND, 1999/2000