Nous avons bien compris qu’au niveau de l’agriculture la décision ne serait pas remise en cause pour le moment puisque selon nos interlocuteurs, le principe de précaution a été scrupuleusement respecté. Simplement, l’irréalité des mesures prises nous laisse perplexes. N’oublions pas que le thiamétoxam est un systémique qui imprègne l’ensemble de la plante, y compris le pollen, ce que ne conteste pas l’avis de l’AFSSA, qu’il est hautement toxique pour l’abeille, que sa rémanence est d’environ 460 jours en conditions aérobie et enfin qu’il est neurotoxique, c’est-à-dire qu’il est susceptible à ce titre de perturber le comportement de l’abeille à des doses sublétales (inférieures à la dose mortelle).

Enfin, lorsqu’on lit par ailleurs qu’il faudra surveiller les semis afin qu’aucune graine ne soit hors du sol, qu’il faudra s’interdire des plantes à fleurs pour les abeilles dans les deux années qui suivent, sauf à les faucher et lorsqu’on sait la multitude de petits ruchers ici et là sur l’ensemble de la France, on imagine mal que des mesures effectives puissent être prises et que des fonds suffisants puissent être dégagés. Faut-il rappeler que l’AMM a été autorisée seulement pour une année, ce qui pose question et qu’entre-temps il sera mis en place des zones d’observation en Aquitaine, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes. Il ne s’agit plus de l’application du principe de précaution mais plutôt d’un principe d’exposition aux risques.