Hygiène +La résistance des colonies aux maladies de couvain de différents genres est certainement due à des facteurs génétiques. De même que l’évacuation par les abeilles de cellule de couvain maladives voire mortes. Cependant les deux propriétés ne sont pas forcément liées. Pour parer à de mauvaises surprises, l’apiculture exige de nos jours, même en ne considérant pas varroa, le couplage des deux propriétés. L’état hygiénique d’une colonie peut être déterminé de façon assez aisée par le test à l’aiguille, qui consiste à piquer du couvain operculé de même âge à travers le couvercle d’operculation. Après 12 à 20 heures maxi, on peut comparer l’état hygiénique de différents peuples en comptant les cellules nettoyées. (Veiller à tester dans les mêmes conditions, au même emplacement etc.)
Avec la méthode d’hypothermie de petits cercles de couvain moyennant boîte à conserve (sans fond) et azote liquide, méthode nommée « Spivac », on peut tester des ruchers entiers de façon systématique et relativement rapide. L’utilisation de flamme à l’intérieur de la boîte de conserve est encore plus rapide. Dans tous les cas il s’agit d’endommager de petits cercles de couvain de même âge. On examine et évalue 12 à 20 h plus tard le comportement de colonies comparables du même rucher. Nous utilisons de tels tests depuis des années lors de la sélection définitive des colonies pour l’élevage et notamment quand il s’agit de faire le choix entre plusieurs reines d’élevage apparemment équivalentes d’une lignée.

Tests hygiéniques lors de la sélection des peuples de mâles

L’appréciation qu’une colonie correspond à toutes les exigences hygiéniques ne signifie pas que cette combinaison de propriétés se retrouve dans toute sa progéniture. En sus du jeu normal des facteurs héréditaires un autre facteur entre en jeu lors de la méiose réductionnelle: une colonie d’abeilles se compose côté paternel de 15 à 20 groupes de supersoeurs, correspondant au nombre de faux-bourdons qui ont fécondé la reine mère respectivement ont fourni le sperme pour l’insémination. Le système de communication à l’intérieur d’une colonie veut que souvent peu de groupes arrivent à déclencher une propriété au sein de cette colonie.

Si on veut ancrer des combinaisons de propriétés, obtenues avec beaucoup de peine, dans les générations de la progéniture, une autre sélection s’impose au sein de la souche de mâles, qui est entrée en lice pour l’élevage. Mentionnons à titre d’exemple la lignée de mâles P133 de l’année 2008, puisqu’elle est considérée comme particulièrement hygiénique par les collègues belges. Partant de 49 reines sœurs avec lesquelles on a réméré des ruches de rapport en automne 2007, toutes filles de la reine mère 133, qui avait fait ses preuves sur un emplacement de survie comme étant très résistante aux maladies et tolérante varroa, une sélection de 32 peuples fut soumise à un test d’hygiène. Les 11 meilleurs servirent de ruches à mâles pour la fécondation en 2008. Chaque oeuf individuel pondu par ces reines qui allait se transformer en mâle était soumis à la méiose, -avec des conséquences éventuelles négatives par rapport à la propriété visée. Un autre aspect plus élargi de l’hygiène d’une colonie est désigné comme…